
Par Catherine Belleau-Arsenault
L’autrice fait partie de l’Initiative de journalisme local
Durant l’élection provinciale de 2022, plusieurs partis politiques ont promis des baisses d’impôts ou des chèques pour pallier la hausse du coût de la vie, mais lutter contre les changements climatiques pourrait favoriser le portefeuille des Canadiens selon un rapport de l’Institut Climatique du Canada.
D’ici 2025, le revenu par personne devrait diminuer de 720 $ dans les scénarios d’émissions modérées et élevées. À travers les différentes simulations, la croissance annuelle du revenu réel des Canadiens devrait ralentir. « Leurs revenus seront touchés par plusieurs facteurs : la réduction du travail due à la chaleur et à diverses maladies, la hausse des coûts de la chaîne d’approvisionnement, et les impôts supplémentaires pour couvrir les dommages et maintenir les services », révèle le rapport.
Une destruction qui n’est pas créatrice
Les changements climatiques rendraient la vie moins abordable en faisant diminuer les revenus et augmenter les dépenses. Le rapport rappelle le sophisme de la vitre cassée où des « sommes considérables vont à la réparation de ce qui a été endommagé plutôt qu’à de nouvelles activités qui généraient de la richesse et feraient, à long terme, la prospérité de tout le monde au pays ».
Les sommes pourraient être mieux investies en mesure d’adaptation au Canada. « Il faut savoir que le rendement du capital investi dans l’adaptation est excellent : comme le montre le rapport, chaque dollar dépensé pour mettre en œuvre les principales mesures d’adaptation au Canada peut entraîner des économies à long terme de 13 $ à 15 $ », révèle l’Institut Climatique du Canada.
L’exemple des Îles-de-la-Madeleine
Le passage de l’ouragan Fiona risque d’entraîner des dépenses importantes pour réparer les routes et les bâtiments abîmés. Ces sommes s’additionnent aux autres investissements nécessaires dans la région, tel que de construire de nouveaux logements pour répondre à la crise du logement ou mettre en place des mesures d’adaptation aux changements climatiques.
L’ouragan Fiona est arrivé juste avant le Colloque régional 2022 de l’Association des aménagistes régionaux du Québec (AARQ) qui était justement organisé cette année aux Îles-de-la-Madeleine, du 28 au 30 septembre dernier. Ce phénomène climatique rappelait l’importance des sujets abordés par les conférenciers tels que « la gestion des risques climatiques » ou « Les Madelinots aux premières loges des changements climatiques (…) comment les insulaires peuvent-ils s’adapter à de tels bouleversements qui entraînent de façon palpable des conséquences directes et des impacts réels sur l’intégrité de leur territoire et son mode d’occupation ? »