Actualité

Des militants écologistes occupent le terminal pétrolier Valero à Montréal

Par Fred Dubé le 2022/10
Image
Actualité

Des militants écologistes occupent le terminal pétrolier Valero à Montréal

Par Fred Dubé le 2022/10

« Notre eau potable est en danger, nous sommes en crise climatique et cette action est légitime et nécessaire. »

Collectif Antigone, 19 octobre 2022

Plus d’une vingtaine d’activistes du collectif Antigone, un groupe daffinité dExtinction Rébellion Québec, ont procédé à une occupation du terminal Valero du pipeline de la ligne 9B. Le groupe exige une diminution immédiate de la quantité de pétrole qui y circule afin de prévenir les risques de déversement et un plan clair pour sa fermeture complète.  Ils souhaitent mobiliser la population sur les enjeux tels la menace quil pose à leau potable et son rôle incontestable dans laggravation de la crise climatique. 

Le militant Olivier Huard qui participe à l’action s’explique : «En pleine crise climatique, on ne peut pas rester les bras croisés alors que les pétrolières enregistrent des profits monstres au détriment de la vie sur Terre. On doit sortir de ce cul-de-sac que sont le capitalisme et l’extractivisme et miser sur un système économique plus humain.» 

Les activistes grimpeur.es occupent depuis ce matin les tours de chargement de pétrole du site Valero à Montréal. Ils ont déployé une grande bannière : « Nous sommes en urgence climatique, l’eau potable est en danger: nous devons fermer la ligne 9B! »

Sur son trajet, la ligne 9B traverse plusieurs rivières et une fuite pourrait provoquer une catastrophe sanitaire d’une ampleur inégalée. C’est l’approvisionnement en eau potable de 3,2 millions de Québécois qui est à risque.

La ligne 9B est en service depuis 1976 et transporte 300 000 barils de bitume dilué par jour en provenance des sables bitumineux de l’Ouest canadien. «Ce pipeline est corrodé et dangereux», dénonce le collectif Antigone.

Un pipeline depuis longtemps contesté

Ce n’est pas nouveau que des personnes s’opposent fermement au pipeline de la ligne 9B d’Enbridge. Déjà en 2013, des chercheurs issus de divers milieux, dont lInstitut de recherche et dinformations socioéconomiques (IRIS) affirmaient que « le projet de la Ligne 9b est avant tout un projet qui aura des retombées environnementales et sécuritaires dommageables importantes, et cela, en contrepartie des retombées économiques marginales.[1] » On se demande alors à qui profite le tuyau? Et pour qui travaille nos gouvernements?


Entre 1996 à 2014, Enbridge a été responsable de 1 276 déversements de pétrole qui totalisent 224 374 barils de pétrole. Parmi ces déversements, le plus célèbre est celui de la rivière Kalamazoo au Michigan: le plus important à s’être jamais produit sur les terres américaines. C’est à se demander pourquoi les gouvernements tolèrent encore cette entreprise criminelle?

Au moment d’écrire ces lignes, les courageux militants et militantes vont bien et occupent toujours les lieux. Ils espèrent bloquer le terminal pour encore quelques jours, malgré les risques judiciaires encourus. Une militante présente nous dit que « la police militaire est arrivée en grand nombre pour repousser la manifestation de soutien en solidarité. Le périmètre de sécurité est gigantesque. Personne ne passe, aucun média. »

Une action qui résonne à Rimouski

Les inquiétudes et revendications des activistes résonnent particulièrement à Rimouski, car la ville est aux prises avec les déversements de la pétrolière Suncor qui constituent une grave menace à l’environnement et à la santé de la population. Depuis 2017, la Santé publique du Bas-Saint-Laurent recommande de tout mettre en œuvre pour déménager le terminal de chargement pétrolier de Suncor, situé dans Rimouski-Est, afin de garantir la sécurité des citoyen.ne.s. Malgré que la ville a dû fermer une école et relocaliser les étudiant.e.s dans des conteneurs de métal convertis en salles de classe, la population inquiète attend toujours des actions des divers paliers gouvernementaux.

Qui est le collectif Antigone[2]

C’est un collectif de grimpeurs et de grimpeuses pour la justice climatique, issus de plusieurs milieux militants, qui se sont regroupé.e.s pour créer des actions d’envergures et des formations. Leurs membres ont participé à pratiquement toutes les actions impliquant de l’escalade des 15 dernières années au Québec et souvent ailleurs. « Nous privilégions des actions descalade, car un minimum dactivistes peut créer un maximum dimpact », explique le collectif. Par exemple, entre 2015 et 2019, les activistes ont entre autres abordé une plateforme de forage Shell à Vancouver, fermé temporairement le pipeline Trans-Nord à Oka, affiché une immense bannière contre les sables bitumineux au stade Olympique de Montréal et le célèbre blocage du Pont Jacques-Cartier dans le cadre de l’élection fédérale. Le collectif est associé avec Extinction Rebellion.

Pour appuyer le collectif Antigone

1. Signer la pétition : https://bit.ly/3EX84g3?fbclid=IwAR00AZB5eurkQMKaiulVfbGNdAzzqjTE7V786rW53oAD8PBL6di37KpaqEo

2. Dans leur bataille juridique : https://chuffed.org/project/dw3lld2gmlld


[1] https://www.ledevoir.com/opinion/idees/388737/des-risques-et-peu-de-retombees

[2] https://www.moutonnoir.com/2022/07/le-collectif-antigone-des-militant-e-s-ecologistes-qui-voient-haut/?fbclid=IwAR0pynPXofHWOlny-_kJY6_zGo9b4xY42pMU7D-7hnSvJmgNiEk8qpl6T-Q

Partager l'article