Actualité

Nous ne sommes plus terrifié.es, nous sommes en tabarnak

Par Frédérike Clermont le 2022/09
Image
Actualité

Nous ne sommes plus terrifié.es, nous sommes en tabarnak

Par Frédérike Clermont le 2022/09

En cette période de promesses à l’eau-de-rose qui sentent plutôt la pourriture, j’ai décidé de me répéter. Comme à un enfant je m’essaie à répéter jusqu’à ce que l’idée rentre dans la tête de nos élus, de Guy Caron, de l’administration de l’UQAR, de Legault et son faux ministre de l’environnement, de Trudeau et de ses faux efforts, de Steven Guilbeault et ses fausses convictions. Je répète, je martèle, peut-être que cette fois vous nous entendrez.

Donc voilà ce qu’on nous disait, ce qu’on nous dit encore :

On nous dit: l’environnement, mais pas aux dépens de l’économie.

On nous dit: l’environnement c’est notre priorité, mais après le 3e lien,  après ma campagne électorale, après la fin du monde.

On nous dit: l’environnement, ok, mais une fois mes amis protégés, mon bunker construit, une 2e planète découverte, une évasion en douce faite juste sous votre nez, payée au prix de vos efforts collectifs et de votre misère commune. Payée par l’extraction, la production, la machine sanglante et astronomique du capitalisme et du patriarcat.

Nous on vous dit: nous n’avons plus le temps!

Nous on vous dit: nous sommes terrifié·e·s!

Nous on vous dit: mon eau mon air ma terre mon ciel!

Nous on vous dit: nous n’aurons pas d’enfants, nous refusons de mettre au monde un employé de plus, un esclave de plus à votre système déshumanisant, robotisé, lobotomisé. Nous refusons de faire naître l’espoir. Nous le gardons près de nous comme une ressource plus rare que votre nickel, votre or noir ou vos billets verts. 

Et vous, que faites-vous? Vous, vous hochez la tête, signez des contrats amicaux avec Suncor, Trans Mountain, Glencore, Rio Tinto, Arcelor Mittal, Horne, Bay-du-Nord, toutes les faucheuses de notre avenir.

Votre argent n’est pas votre argent, il est celui de toutes les travailleuses et tous les travailleurs de la Terre. Il fera monter les eaux, réchauffera l’atmosphère, diminuera la biodiversité, tranchera les espoirs. L’argent doit sortir de vos poches, il appartient à l’avenir.

Nous exigeons maintenant plus que le minimum. Ce qui pour vous est l’impossible est pour nous la seule issue. Nous en avons assez d’attendre derrière votre inaction maladive.

Comme au magasin: tu casses quelque chose tu le paies. Tu casses ma planète, tu paies. Vous ne vous en sortirez pas sans réparation. 

Nous mangerons votre richesse jusqu’à ce que vous trembliez, nu·e·s dans vos habits de cachemir et de soie alors que nous nous efforcerons à sauver vos enfants.

Nos revendications sont claires.

Nous réclamons des actions à tous les paliers soit des actions municipales, nationales ainsi qu’internationales, directes et durables:

Nous disons non à la culture de l’extractivisme, du colonialisme, du productivisme, du capitalisme dans toute ses formes et du patriarcat qui l’implémente et l’ensauvage.

Nous disons non aux hydrocarbures, à son extraction et sa combustion.

Nous disons non aux pesticides, au glyphosate, au Roundup de Monsanto et à ses OGM.

Nous disons non à la fast fashion non éthique, sexiste et polluante

Nous disons non à la continuelle déforestation 

Nous disons non aux illusions dérisoires du 3e lien

Mais nous disons oui.

Oui à un changement sociétal juste et durable.

Nous disons oui à une justice environnementale intersectionnelle. Et pour que nos élus qui ne connaissent probablement pas le mot ’intersectionnel’ comprennent: une justice environnementale qui prend en considération les besoins des peuples autochtones, des populations minorisées et racisées, des personnes queer et des femmes, des enfants, des aînés, des personnes en situation d’handicap, des personnes grosses, des personnes neurodivergentes, des wokes et de celleux qui n’ont pas la même opinion que vous. 

Bref, nous exigeons une justice environnementale pour TOUSTES.

Nous disons oui à de l’eau potable pour toustes. Nous ne pouvons accepter de vivre dans un pays où celleux qu’on a dépouillé de leur terre n’en ont pas.

Nous disons oui à une taxation complète du CO2.

Nous disons oui à la protection rigoureuse de nos pollinisateurs et de la biodiversité du soi-disant Québec et du soi-disant Canada.

Nous disons oui à une gestion efficiente des matières résiduelles.

Nous disons oui à un système de transport en commun municipal et intermunicipal, complexe, gratuit et efficace pour toustes.

Nous disons eat the rich, acab, fuck ton boys club.

Nous vous demandons d’arrêter d’utiliser les changements climatiques comme valeur marchande.

Nous demandons que le gouvernement admette l’existence du racisme et du sexisme systémique et qu’il reconnaisse leurs liens avec la crise climatique.

Que le gouvernement reconnaisse l’existence d’une injustice climatique dans le pays ainsi qu’à l’international.

Que le gouvernement reconnaisse le lien direct entre la pauvreté et la crise climatique et vise à l’éradication des inégalités socio-économiques. 

Qu’il reconnaisse également le lien entre richesse et pollution et qu’elle soit imposée comme il se doit afin de la redistribuer et d’investir dans notre futur.

Nous demandons que le gouvernement reconnaisse l’épuisement des ressources et le consumérisme excessif.

Nous voulons que l’environnement soit un droit au soi-disant Québec et au soi-disant Canada, que le non-respect de ce droit soit sanctionné. Nous n’accepterons plus le contraire. 

C’est assez.

Partager l'article