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Encore cette année, la Ville de Québec donne 2,75 millions$ à Québecor

Par Fred Dubé le 2022/07
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Encore cette année, la Ville de Québec donne 2,75 millions$ à Québecor

Par Fred Dubé le 2022/07

La Ville de Québec verse 2,75M$ à Québecor pour payer le déficit de l’année 2021 du Centre Vidéotron.

Effectivement, « le contrat entre Québecor et la Ville de Québec prévoit le remboursement de 50 % des pertes d’exploitation du Centre Vidéotron, jusqu’à concurrence du loyer annuel. », écrit-on dans un document municipal.1

Ce remboursement à l’empire du milliardaire PKP s’ajoute aux autres millions versés les années passées. Le Centre Vidéotron est déficitaire depuis son ouverture. Chaque année, la Ville de Québec débourse presque 3 millions$ à l’amphithéâtre de l’équipe de hockey fantôme pour éponger 50% des pertes qui équivaut à plus de 5 millions$. C’est donc 16 millions$ que la ville a payé depuis 2015! Un immense monument de la honte, vide, inutile et dispendieux. Peut-on faire pire? Oui, le troisième lien est en route!

C’est en 2011 que le Parti libéral de Charest avait négocié cette crosse. Le Parti Québécois de Marois avait appuyé la tartuferie créant une crise au sein de la formation. Souvenons-nous que la loi 204, visant à immuniser le projet d’amphithéâtre de Québec de toutes poursuites judiciaires, avait attisé la discorde à l’intérieur même de l’équipe Marois, précipitant le départ de quatre poids lourds de la formation politique : Jean-Martin Aussant, Louise Beaudoin, Lisette Lapointe et Pierre Curzi. Ce dernier affirmait alors qu’il n’aurait pas pu se «regarder dans le miroir» s’il avait dû voter en faveur du projet de loi. L’inexistence d’appels d’offres relativement à la construction de l’amphithéâtre avait aussi causé la grogne.

PKP, le magnat des médias et propriétaire du Centre Vidéotron, a ensuite été député péquiste en 2014 et chef du parti en 2015. On assistait à une concentration de pouvoir et d’influence digne de l’Italie corrompue de Berlusconi.

Le député péquiste de Matane, Pascal Bérubé, a toujours appuyé fièrement cette entente controversée qui coûte très cher aux citoyens. Défendant tel un soldat aliéné son parti politique, il disait en 2015 que « le Parti québécois a pris des risques, lui, pour qu’il y ait cet amphithéâtre-là. On l’a fait parce que c’était la chose à faire à l’époque. Cet amphithéâtre-là, on est fier qu’il soit à Québec. (…) Le Parti québécois a posé des gestes pour que cet amphithéâtre-là soit construit. »2 Crosser le Québec pour attiser le mirage d’une équipe sportive qui ne viendra jamais, c’était la chose à faire, monsieur Bérubé?

Sans oublier le maire de Québec, Régis Labeaume, qui avait pris soin de transmettre ses remerciements à Pauline Marois et à Agnès Maltais pour s’être ralliées à la cause. Belle cause, mon Régis : combler ton syndrome de la petite queue en construisant une grosse bécosse pour Godzilla.

Depuis le tout début, l’octroi de presque 400 millions$ par le gouvernement provincial et la Ville de Québec pour la construction d’un amphithéâtre, qui sera géré pendant 25 ans par Québecor, a toujours suscité de vives interrogations et des critiques acerbes. Qu’importe, la classe politique de droite est ben contente de leur bâtisse en forme de détecteur de fumée.

Les BS corporatifs et leurs complices au gouvernement nous coûtent cher. En attendant les Nordiques ou Godot, la populace paye des millions. Au Québec, même en pleine crise du logement, on aura toujours assez de cash pour héberger des fantômes dans un immense amphithéâtre de luxe.

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