
Statistique Canada vient de dévoiler les perspectives des entreprises en région rurale au Canada au printemps 2022. Avec la pandémie, la guerre en Ukraine, et à mesure que le pouvoir d’achat s’effrite, les attentes des entreprises rurales envers l’avenir sont peu optimistes.
La hausse des prix du carburant affecte les entreprises en région rurale. En effet, les données de Statistique Canada présentent les principales préoccupations des entreprises rurales, comparativement à leur homologue en région urbaine. Le coût des intrants et le coût des transports sont les deux principales préoccupations des entreprises en région rurale au cours des trois prochains mois. Durant cette période, 59,4 % des entreprises s’attendent à ce que leurs dépenses énergétiques augmentent. Ces entreprises sont ensuite préoccupées par le coût des assurances et le recrutement d’employés qualifiés.
Les entreprises rurales font aussi face à des difficultés liées à la chaîne d’approvisionnement avec 34,5 % des entreprises qui prévoient avoir de la difficulté à se procurer des intrants, des produits ou des fournitures à l’échelle nationale à court terme.
Aussi, trois entreprises sur cinq qui s’attendent à des obstacles liés à la main-d’œuvre et prévoient une augmentation des heures de travail pour la direction.
L’enjeu du coût de l’essence
Pour répondre à la hausse des prix de l’essence, en mai dernier, les membres de la Table régionale des élu(e)s municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL) demandaient au prochain gouvernement une forme de crédit d’impôt pour les entreprises afin de les soutenir face à la hausse des prix du carburant.
« Ce qu’on demande, c’est que le prochain gouvernement reconnaisse que l’impact de la hausse des prix du carburant n’est pas le même pour tous. Tous les partis nous disent être le parti des régions. Qu’on en fasse la démonstration en permettant aux entreprises des régions ressources de compétitionner à armes égales avec leurs homologues plus urbains et aux résidents de respirer un peu, alors qu’ils contribuent directement à la richesse et à l’autonomie du Québec tout entier », expliquait Michel Lagacé, préfet de la MRC de Rivière-du-Loup et président de la TREMBSL.
La résilience des entreprises
Devant la hausse des coûts de l’énergie, les entreprises rurales vont pourtant recourir à plus d’alternatives que les entreprises urbaines qui vont simplement augmenter leur prix. Parmi les recours préconisés, elles vont modifier leurs pratiques ou processus commerciaux pour réduire leur consommation d’énergie, réduire les achats d’intrants (énergétiques ou autres) et investir dans des technologies écoénergétiques ou adopter ces technologies.
La réduction de la consommation d’hydrocarbure est justement une solution préconisée par le Fabrégion BSL, une démarche régionale pour développer au moins 50 % d’autonomie d’ici 2054.
Selon le portrait énergétique de la région, environ 70 % de la consommation en hydrocarbures est lié aux transports routiers, dont près de 38 % pour le transport de marchandises en camion. Dans ce contexte, le principal enjeu pour l’autonomie énergétique régionale réside dans l’évolution de la consommation, surtout dans un contexte où la consommation d’hydrocarbures aurait augmenté d’environ 20 % depuis 2013. La pandémie a pourtant montré la nécessité de rapprocher les lieux de production et de consommation dans des circuits de proximité. Le rapport précise ainsi qu’« une inévitable réduction de nos consommations liées aux hydrocarbures doit être une priorité »1.