
En mai 2022, l’économiste Timothée Parrique écrivait ceci dans l’OBS : «Le Giec ouvre la voie d’une décroissance soutenable et conviviale. Les scientifiques sonnent l’alarme : la stratégie de la croissance verte ne suffira pas. N’en déplaise à ceux qui espéraient «découpler» [séparer] croissance et ressources naturelles. Le constat est donc sans appel : réduire notre consommation de matériaux n’est pas possible dans une économie qui produit toujours plus. Le concept de la décroissance est d’ailleurs utilisé plusieurs fois dans le rapport sur l’adaptation ainsi que dans celui sur l’atténuation.»1
Les scientifiques se radicalisent. Non seulement les experts du climat à travers le monde prônent la décroissance, mais ils commettent de plus en plus d’actes de désobéissance civile et des actions directes2 sur le terrain en réponse à l’inaction écocidaire des États et des militants «écologistes» frileux complices du pouvoir.
Mais la propagande des technocrates verts est forte. On les entend et on lit trop souvent ces lapins à batterie minimiser le saccage de la voiture électrique, excuser l’industrie minière, mentir sur les technologies «propres». Ces escrologistes, maîtres en détournement de sens, utilisent leur diplôme en science de l’environnement pour défendre les pouvoirs, alimenter les Guilbeault inc., écoblanchir les entreprises et pervertir les concitoyens avec des conférences pour le bien-être du capitalisme vert. Leur écologie se résume à un marketing du verdissement. Avec leur haleine de Chambre de commerce, ils palabreront sur la mobilité électrique et autres mystifications au service du 1%, de l’injustice climatique et du racisme environnemental.
Ces mangeux d’biomasse nous parleront de crédits carbones quand on voudra abolir l’avion de luxe; ils nous parleront de recyclage quand nous dénoncerons l’exploitation minière; ils parleront de philanthropie au service de la nature quand nous hurlerons que les riches détruisent la planète; ils s’infiltreront dans les groupes écologistes pour vendre les COP26; ils seront optimistes envers les élites au pouvoir quand nous planifierons l’insurrection populaire; ils nous parleront d’apocalypse durable quand nous évoquerons la fin du monde. Ces dévots de Tesla s’imaginent que brûler des pales d’éolienne en fin de vie pour alimenter une usine, c’est de l’énergie verte. Yé. Ces larbins énergivores doivent subir le même sort que le pétrole : enterrés et oubliés.
Les écolarbins célèbreront que Rio Tinto (groupe minier multinational) se tourne vers le gaz naturel renouvelable3, préférant une destruction faible en carbone plutôt que la fin de la civilisation techno-industrielle.
Le capitalisme vert élève ses profits en prenant marchepied sur la colonne vertébrale de la vie sensible. C’est exactement ce que la vice-présidente aux stratégies et aux solutions d’affaires à Investissement Québec avouait candidement : «Oui, [le développement durable] il faut le faire pour l’environnement, mais aussi pour être plus compétitif. L’équivalent de plus de 23 000 milliards de dollars d’occasions d’affaires vont se présenter aux entreprises qui auront pris le virage vert d’ici 2030. On veut qu’elles puissent les saisir.»4 Les charognards du milieu des affaires se délectent de ce «virage vert».
Mai 2022. Le Devoir titrait que «les voitures électriques ne sont pas une solution miracle à la pollution.»5 Le site Reporterre démontrait également le revers de cette technologie : «Pollution de l’air: les voitures électriques émettent beaucoup de particules fines selon les résultats d’une étude de l’ADEME.»6 En effet, plus de la moitié des particules fines émises par les véhicules routiers à l’heure actuelle ne provient plus de l’échappement, mais bien de l’usure d’autres éléments : les freins, les pneus, la chaussée. L’auto électrique continuera d’affecter la santé des humains, des sols et des cours d’eau. Mais les vendeux d’char à batterie ne lâcheront pas le morceaux pour préserver leur petit confort. Ces électrophages préfèrent rajouter des bornes électriques tous azimuts de Natashquan à Grenville, dépassant les bornes de la raison.
«S’il souhaite atteindre son objectif climatique de «carboneutralité», le Québec devra non seulement réduire sa demande énergétique, mais aussi ajouter une capacité de production d’électricité équivalant à 17 complexes hydroélectriques comme celui de la rivière Romaine.»
Question pour les écolarbins irresponsables : pourquoi s’évertuer à verdir la production de quelque chose que l’on pourrait simplement éviter de consommer ?
Pour réduire les émissions dès maintenant, il est plus efficace de réorganiser radicalement notre urbanisme et l’occupation du territoire, d’exproprier les propriétaires spéculatifs, de se réapproprier les lieux, de fermer les multinationales, de ne plus prendre l’avion sauf exception, d’arrêter de manger de la viande. Mais les écolarbins militeront plutôt pour investir dans le développement d’avions à hydrogène, d’autos solos électriques, de viandes cultivées, de stockage carbones : des solutions hypothétiques aux impacts environnementaux incertains, mais qui ont l’avantage d’être compatibles avec le système économique actuel.
L’économiste de L’OBS, Timothée Parrique, martèle que «les 10 % des plus riches à l’échelle de la planète sont responsables de 47,6 % des émissions totales de CO2, soit 4 fois plus que la moitié la plus pauvre de l’humanité. Les pays à hauts revenus ne représentent que 16 % de la population mondiale, mais ont consommé 74 % de tous les matériaux depuis 1970.» Pas de justice écologique sans justice économique.
L’écosocialiste André Gorz a montré comment une décroissance productive, par opposition à la croissance destructive actuelle, pouvait à la fois enrichir la vie et préserver la planète. Le philosophe anticapitaliste affirme «qu’œuvrer à la création d’une société post-capitaliste, c’est faire le choix de vivre mieux avec moins, en travaillant et en consommant moins, mais en s’impliquant davantage socialement.»
En bref, la décroissance, c’est :
– Se construire un nouvel imaginaire.
– Abolir les classes sociales.
– Abolir les dettes des pays du Sud.
– Instaurer un revenu universel de base.
– Abolir la propriété privée et socialiser le logement.
– Libérer le temps (Pour Gorz, ce n’est pas le temps des loisirs marchands, mais celui qui permet de s’émanciper par des activités créatrices.)
– Libérer les animaux des fermes industrielles.
– Instaurer un esclavagisme éthique en transformant les IKA en goulags pour écolarbins.
Pour libérer la vie, on devra détruire et construire. Si l’on construit un nouveau monde sans détruire le capitalisme, son industrie récupérera le moindre progrès, le retournant ainsi contre les populations. La destruction et la construction comme deux actions qui s’enchevêtrent dans un même mouvement émancipateur. Du feu et des bisous!
[1] https://www.nouvelobs.com/idees/20220430.OBS57849/le-giec-ouvre-la-voie-d-une-decroissance-soutenable-et-conviviale-par-timothee-parrique.html?fbclid=IwAR31jWXc4AHkC3WBvjFt4hrU4yL7_KrUarurI0z1RDpBUksVqQAVXIdTZUQ
[3] https://www.ledevoir.com/economie/706428/energie-rio-tinto-se-tourne-vers-le-gaz-naturel-renouvelable?utm_medium=Social&utm_campaign=Autopost&utm_source=Facebook&fb_news_token=skDwaf%2B%2BRwNZLdcmMtZuNA%3D%3D.Knot9aAGVfnSBMnOHV3BqFolkvNZlcMF4Pq1u%2FT9x%2FCIRmPWAcOXQzlfBB0o4bT7elzNZ83UUYJRuvlaBvtWIECDcfz3yWzIi88Bx7326fLkHTO23kKNvEwYVtFlmCLftvscjnxDJ94Ioy0D3tx98fOtJhT4qUxJ%2BM7Lsb9IWF5m1nxOo7OklVVD0fnU8yoSIAQ1TzsvUix9d1xLurheIze%2FLa1Tmz60kVnWipIABhQAzA1FXBHupJ14OM3t%2FjG8EkEuVvnlXgThDh9lp08xepaYlLGM2HqX9xuAiS6NHsy7pI3rsqPdB9Ad1qsyThVPGH3ZRamm%2FiScPI2D%2F4Y9noLKZDKb1RPmOquxGdQfiWgwUZZ2k6ueAFU2qySo0l%2FQPrj%2Blamc8ibwGlz5q9HAwe5uSA%2F2NCkA7i03Ee2jyeGrns09zz5OfrzQKtURSlmt&fbclid=IwAR3T-SIzof-0MJiDnjNXOfxS9_eIkbkhl1KPs8gP-wfZRAqlkxHJTEmOcA0#Echobox=1651574051
[4] https://www.lesaffaires.com/dossier/developpement-durable/pme-le-developpement-durable-cree-de-la-valeur-investissez-y/632363
[5] https://www.ledevoir.com/environnement/706290/environnement-les-voitures-electriques-ne-sont-pas-une-solution-miracle-a-la-pollution