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Grève pour le climat : les étudiant.e.s se sentent ignoré.e.s par nos élu.e.s municipaux

Par Fred Dubé le 2022/05
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Grève pour le climat : les étudiant.e.s se sentent ignoré.e.s par nos élu.e.s municipaux

Par Fred Dubé le 2022/05

Ce vendredi 6 mai, de 12h à 13h, devant l’Hôtel de Ville de Rimouski, des étudiant.e.s de l’UQAR poursuivent leurs présences hebdomadaires des Vendredis Climats dans le but de rencontrer formellement le Conseil municipal de Rimouski, afin de mettre en place des moyens concrets visant une transition énergétique immédiate.

Dans un communiqué, l’Association Générale Étudiante du Campus à Rimouski nous avertit : « La présence et la mise à mort de lours polaire en Haute-Gaspésie sont la preuve de la proximité des changements climatiques dans lespace et dans le temps. Nous ne pouvons plus attendre. Le dernier rapport du Groupe dexperts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) nous a avertis quil nous reste 3 ans pour éviter une catastrophe irréversible et les étudiant·e·s n’acceptent plus linaction des personnes au pouvoir. »

Le journal s’est entretenu avec Frédérike Clermont, responsable aux enjeux environnementaux à l’Association Générale Étudiante du Campus à Rimouski (UQAR).

À combien de manifestations devant l’Hôtel de Ville en êtes-vous?

Nous en sommes, cette semaine, à notre 10e Vendredi Climat. 

Quelles sont vos revendications?

Nous revendiquons des changements municipaux dont l’amélioration du transport en commun, la limitation d’énergie des bâtiments de la ville et la sensibilisation à l’énergie chez les citoyen.ne.s, l’abandon du projet de stationnement étagé, entre autres. Bref, une transition énergétique juste et durable.

Est-ce que les étudiant.es qui manifestent pour la justice climatique se sentent réellement écoutés par l’Hôtel de Ville de Rimouski ?

Deux conseillers municipaux nous ont rendu visite lors d’un de nos Vendredi Climat, mais depuis… pas de nouvelles. Le maire Guy Caron n’est jamais venu nous visiter pour discuter non plus. Le budget municipal est la preuve que les jeunes ne sont pas écoutés, mais ce n’est pas grave, on va continuer de manifester et de mettre de la pression sur l’Hôtel de Ville.

Au-delà d’être écouté, avez-vous confiance envers les élites au pouvoir au palier municipal?

Nous aimerions avoir confiance, mais malheureusement après autant d’années à revendiquer des changements, à demander un transport en commun qui ne coûte pas un bras et à ne rien voir se passer, sauf le changement de quelques ampoules en ville, ça devient difficile d’avoir confiance. S’ils veulent notre confiance, il faudra agir concrètement, mais surtout maintenant.

Les élu.e.s municipaux disent quils ont à cœur l’écologie, ils mais appuient la venue dun Costco, la construction d’un stationnement étagé, la construction de nouvelles routes, mais très peu despaces réellement verts (forêt urbaine), etc. Ne trouvez-vous pas cela contradictoire? Voir hypocrite?

Les élu.e.s font de la dissonance cognitive. Ça dit avoir à cœur l’avenir des jeunes, mais nous plante un couteau dans le dos. Les petites actions ce n’est pas assez, ça prend des mouvements et des changements ambitieux, même si dans l’immédiat ça ne nous semble pas rentable. Au final, Costco ne nous sauvera pas quand on aura de la difficulté à nous alimenter sainement. La ville devrait investir davantage dans l’autonomie alimentaire et éduquer sa population plutôt que de donner du pouvoir et de l’argent à une autre multinationale. On a besoin de logements, de transports, d’une ville propre… Il n’y aura pas de justice climatique sans justice sociale.

5. S’ils nous lisent, quel message voulez-vous leur lancer?

Les étudiant.e.s, on nous prend pour des enfants rois, on est privilégié, c’est vrai. Mais être privilégié.e.s ne nous empêche pas d’être en colère. Notre patience brûle vite. On est proche de la limite. S’il faut que nous prenions le pouvoir et menions des actions fortes, nous le ferons. C’est de notre avenir qu’on parle, pas d’une poignée de cash. Nous n’accepterons plus les mesures plaster.

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