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Airbnb en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent (3)

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Airbnb en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent (3)

La location à court terme avec la plateforme Airbnb s’est étendue au-delà de Montréal pour atteindre les régions de l’Est-du-Québec. Le Mouton Noir propose une série de trois articles pour mieux comprendre l’effet d’Airbnb dans les régions, ainsi que les différentes mesures pour l’encadrer. Troisième partie : Comment l’hébergement de type Airbnb est-il encadré en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent ?

Consécutivement à l’adoption de la Loi 67, les villes et municipalités du Québec ont jusqu’au 25 mars 2023 pour adopter, s’ils le souhaitent, un règlement visant à interdire dans certaines zones l’usage de l’hébergement de courte durée de type Airbnb dans leur résidence principale. Ils peuvent aussi réglementer l’usage de type Airbnb pour les résidences secondaires. De la Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine au Bas-Saint-Laurent, le portrait est différent.

En Gaspésie, les gens doivent quitter leur logement l’été

La Gaspésie a de la difficulté à accueillir les nouveaux arrivants, car de plus en plus, les locataires sont forcés de quitter leur logement l’été pour laisser la place aux touristes. Selon un rapport du CIRADD paru en mars 2021, 14,86 % des répondants pour l’ensemble de la Gaspésie qui sont locataires dans une municipalité dite centrale doivent quitter leur logement pour la saison estivale. Ce taux varie selon les MRC, avec en tête la MRC de La Côte-de-Gaspé où 19,23 % des locataires qui ont répondu au sondage doivent quitter leur logement à l’été. Ce phénomène accentue la pénurie de logements locatifs en Gaspésie.

La MRC de La Côte-de-Gaspé s’est ainsi penchée sur la question et a commandé un portrait de la situation de l’habitation. Une des conclusions est que l’hébergement touristique à court terme est un frein à la croissance de logement et il est donc recommandé de renforcer la réglementation des hébergements « Airbnb ».

Une réglementation variable

Percé n’a pas hésité à resserrer la vis aux hébergements de type « Airbnb ». Le directeur de l’urbanisme et de la gestion du territoire, Ghislain Pitre, explique que l’hébergement de courte durée de type Airbnb pour les résidences principales et secondaires a été limité à deux petites zones dans le village. Il est interdit sinon sur l’ensemble du territoire. Il explique la décision d’intervenir du fait qu’il n’y avait plus de logements pour les travailleurs. C’était donc pour eux, une évidence même, bien que la présence des Airbnb soit marginale avec une soixantaine de résidences d’hébergement touristique de courte durée.

C’est surtout la location de résidences secondaires ou « flips touristiques » qui est dans la mire des villes et municipalités. Les Îles-de-la-Madeleine et la ville de Gaspé sont en train de travailler sur une réglementation pour mieux les encadrer. La ville de Gaspé, qui avait initialement refusé de réglementer l’hébergement touristique de courte durée, est revenue sur sa décision, notamment avec l’arrivée de nouveaux conseillers municipaux. D’autres villes telles que Carleton-sur-Mer amorcent une réflexion.

Au Bas-Saint-Laurent, Rimouski évalue la situation, mais pas Rivière-du-Loup

La Ville de Rimouski a présentement un règlement qui détermine les zones où l’hébergement touristique de type Airbnb est permis, autant pour les résidences principales et secondaires. Avec la loi 67, la ville va se pencher plus précisément sur la réglementation par rapport à l’hébergement touristique dans les résidences principales d’ici la fin de l’année ou au début de 2023. Le maire de Rimouski, Guy Caron, explique que la Ville évalue l’ampleur de la situation et le poids que ce type d’hébergement peut avoir sur la pénurie de logements. « On regarde, par rapport aux résidences principales, les endroits où on ne désire pas avoir d’Airbnb », précise le maire de la ville de Rimouski.

Il ajoute qu’« on essaie d’y aller pour la politique qui va nous permettre d’encadrer le phénomène du mieux possible étant donné les outils que le gouvernement nous donne et nous enlève, mais si des recommandations sont faites de la part du comité logement Rimouski-Neigette, on va les prendre en considération ».

La Ville de Rivière-du-Loup n’a, pour sa part, pas constaté de problème quant à cette tendance. Le directeur des services de communications de la Ville, Pascal Tremblay a répondu par courriel à la demande du Mouton Noir : « Nous savons que de tels hébergements existent sur le territoire de la Ville, mais ils sont peu nombreux. Ainsi, la réglementation actuelle ne comprend aucune mesure propre à l’encadrement des locations de courte durée ni à la limitation des conversions de logements pour un usage de ce type. De ce fait, rien ne justifierait, pour le moment, de modification à la réglementation ».

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