Actualité

Une vigile pour la Journée internationale du souvenir trans à Rimouski

Par Marion Szymczak le 2022/01
Image
Actualité

Une vigile pour la Journée internationale du souvenir trans à Rimouski

Par Marion Szymczak le 2022/01

Le samedi 20 novembre dernier, le comité ID-est de l’UQAR a organisé une vigile dans le but de se rassembler et de se souvenir des 375 personnes qui ont perdu la vie en raison de violences transphobes à travers le monde d’octobre 2020 à septembre 2021.

HISTOIRE DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DU SOUVENIR TRANS

La Journée internationale du souvenir trans a été créée en 1999 par l’activiste trans Gwendolyn Ann Smith pour honorer la mémoire de Rita Hester, une femme trans noire tuée en 1998, à Boston. Ce crime haineux, indissociable du racisme, n’a pas encore été résolu. Chaque année, depuis, des veillées aux chandelles ont lieu dans le monde entier le 20 novembre.

2021, L’ANNÉE LA PLUS MEURTRIÈRE POUR LES PERSONNES TRANS ET DE LA PLURALITÉ DE GENRE

Le projet Trans Murder Monitoring1 regroupe, par année et par pays, les données sur les meurtres identifiés comme transphobes. Cette année, c’est au Brésil qu’on compte le nombre de meurtres est le plus élevé (125 sur 375), suivi du Mexique (65) et des États-Unis (53). Les données, effroyables, montrent une immense tendance à la transmisogynie : 96 % des personnes décédées étaient des femmes trans. Trois autres communautés sont extrêmement touchées : les travailleurs et les travailleuses du sexe (58 %), les personnes migrantes en Europe (43 %) et les personnes racisées. Aux États-Unis, la quasi-totalité des personnes tuées étaient des personnes racisées. Les crimes transphobes ont d’ailleurs doublé dans le pays depuis 2020. C’est en Amérique centrale et du Sud que la majorité des meurtres ont eu lieu (70 %).

ICI ET MAINTENANT, LE PROJET DE LOI 2 ET SES PASSAGES TRANSPHOBES

Au Canada et au Québec, aucun meurtre transphobe n’a été recensé cette année. Cependant, le quotidien, les droits et la sécurité des personnes trans, non binaires et intersexuées se voient bouleversés depuis le 21 octobre par le projet de loi 2 concernant la réforme du droit de la famille. Ce projet contient des articles pouvant exposer ces personnes à davantage de risques d’exclusion, de harcèlement ou de discrimination. Le projet de loi prévoit des mentions qui dévoileraient, aux yeux de tous et toutes et en tout temps, l’identité et le parcours des personnes trans, non binaires et intersexuées. Cette information personnelle n’appartient qu’à soi. Il n’y a aucune raison valable que d’autres y aient accès sans le consentement de la personne concernée. Plus précisément, le projet de loi prévoit d’imposer sur les actes de naissance, en plus de la mention du sexe déjà présente, une mention de genre et, s’il y a lieu, les modifications. La mention de sexe « indéterminé » pourrait pousser certains parents à aller vers des opérations non consenties et lourdes pour leur enfant intersexué. Seules les personnes ayant demandé l’ajout d’une mention de genre auront droit à la mention « parent », ce qui identifierait automatiquement les parents trans. Enfin, la chirurgie génitale deviendrait obligatoire pour avoir le droit de modifier la mention de sexe. Or, certaines personnes trans, non binaires, intersexuées ne souhaitent pas de chirurgie ou ne peuvent pas en avoir pour différentes raisons : médicales, personnelles, financières, etc. Cette modification marquerait un net recul, car cette obligation a pris fin en 2015 et ne serait imposée que dans la province du Québec.

LES ACTIONS D’ID-EST

Le comité ID-est, pour « identité de genre et diversité sexuelle dans l’Est du Québec », est un regroupement qui cherche à faire connaître les enjeux liés à la diversité sexuelle et à l’identité de genre. Le comité s’est mobilisé en urgence tout au long du mois de novembre pour contrer ce projet de loi (kiosques d’information à l’UQAR et au Cégep de Rimouski, création d’affiches et d’encarts, interpellation des élus et des élues, dépôt d’un mémoire à l’Assemblée nationale, etc.), mais aussi pour préparer la veillée aux chandelles du 20 novembre. Les personnes présentes à la vigile ont pu prendre la parole et exprimer leur ressenti. Le poème « Manifeste de la femme trans » de Gabrielle Boulianne-Tremblay a été lu, tout comme la longue liste des 375 noms des personnes victimes de transphobie en 2021.

Le comité reste à l’écoute. Vous pouvez le joindre sur Facebook et Instagram : @idestuqar. Les définitions de personnes trans, non binaires et intersexes, ainsi que les mots transmisogynie et pluralité de genre sont disponibles sur ses réseaux sociaux.

1. Voir le site transrespect.org

Partager l'article