
Plus de la moitié (58,8 %) des maires et mairesses du Bas-Saint-Laurent n’auront pas à faire inscrire leur nom sur un bulletin de vote le 7 novembre prochain : en effet, dans 67 municipalités sur les 114 que compte la région, il n’y a qu’un·e seul·e candidat·e à la mairie, qui se retrouve donc automatiquement propulsé·e à la tête d’un conseil municipal.
Ce nombre devrait même augmenter, puisque dans quatre municipalités, il n’y a pour l’instant aucun·e candidat·e au poste de maire·sse. Il s’agit des Méchins, de Saint-Éloi, de Saint-Épiphane et de Sainte-Hélène-de-Kamouraska. La première personne qui lève la main pour diriger l’une de ces municipalités a donc de bonne chances de l’emporter.
Ailleurs au Bas-Saint-Laurent, il y a aura 32 duels pour la mairie, et 10 luttes à trois. Il n’y a qu’à Dégelis qu’il y a quatre candidats. Au total, les citoyen·ne·s de seulement 43 municipalités bas-laurentiennes vont donc avoir leur mot à dire sur qui les représentera lors des quatre prochaines années.
À l’échelle du Québec, 572 maires et mairesses sont déjà élu·e·s dans 1108 municipalités, soit 51,6 %. « On peut voir ça comme une marque de confiance envers les élus », a commenté la ministre des Affaires municipales Andrée Laforest sur les ondes de RDI, un refrain que ne manqueront pas de reprendre ceux qui ont ainsi gagné leur accès au pouvoir. Mais on peut aussi voir cela comme un signe que la démocratie municipale est malade : chaque fois qu’une personne est élue par acclamation, c’est un débat sur l’avenir d’une municipalité qui n’a pas lieu.
Plus de 30 villages sans élections
Dans 32 municipalités, soit 28 % du total du Bas-Saint-Laurent, les élections sont même carrément abolies cette année : puisqu’ un·e seul·e candidat·e a donné son nom à chaque poste électif, on connait déjà l’entièreté du conseil qui siègera jusqu’en 2025.
Encore une fois, ce nombre devrait grimper de quelques unités, puisque quelques localités n’ont pas reçu de nom pour un ou plusieurs postes. C’est par exemple le cas de Biencourt et Padoue. À Saint-Clément, c’est carrément cinq postes de conseillers sur six sont vacants. À Sainte-Hélène-de-Kamouraska, c’en est quatre sur six, plus le poste de maire·sse.
À l’inverse, le nombre de municipalités qui organiseront des élections « complètes », c’est-à-dire où il y a au moins deux candidat·e·s pour chaque poste, est famélique : cinq, soit une sur 23. Il s’agit des Hauteurs, de Saint-Charles-Garnier, de Saint-Honoré-de-Témiscouata, de Saint-Léon-le-Grand et de Sainte-Luce.
Situé dans la MRC de La Matapédia, le village de Saint-Léon-le-Grand se distingue d’ailleurs par la vigueur de sa démocratie : pas moins de 16 personnes se sont présentées pour 953 habitants. C’est-à-dire presque deux fois plus de candidat·e·s qu’à Rivière-du-Loup (neuf), ville qui est pourtant 21 fois plus peuplée!
Même une ville de 50 000 habitants comme Rimouski n’est pas capable d’avoir deux candidat·e·s pour chacun des postes de conseiller·ère. Ainsi, dans deux districts, soit Terrasses-Arthur-Buies et Sainte-Blandine–Mont-Lebel, un conseiller a été élu sans opposition.
Sur les 687 conseillers municipaux et conseillères municipales du Bas-Saint-Laurent, 487 ont déjà été élus par acclamation, soit 70,9 % du total. Les élections du 7 novembre déboucheront donc sur l’élection de seulement 168 conseillers et conseillères. Avis aux intéressé·e·s : 32 postes sont vacants, et n’attendent qu’un·e candidat·e…