
La Société de développement économique de Percé (SDEP) a lancé il y a une dizaine de jours une campagne de sociofinancement sur la plate-forme La Ruche. Si tout va bien, celle-ci lui permettra de récolter 50 000 $ pour son projet d’école de permaculture et d’agriculture innovante de Val-d’Espoir.
Selon le président du conseil d’administration de la SDEP Jean-François Kacou, le but de cette campagne est double. D’une part, il s’agit de couvrir les frais d’achat d’une serre agricole qui sera un élément-clé de l’établissement. D’autre part, si l’exercice est couronné de succès, cela démontrera qu’il existe un réel appui populaire au projet. Il sera alors plus facile de convaincre les bailleurs de fonds (gouvernement et institutions financières) de financer les travaux nécessaires à la mise en place de l’école, croit M. Kacou.
Celui qui est aussi directeur général de la Ville de Percé estime à 700 000 $ la facture totale. Cela inclut les aménagements qui devront être faits à l’intérieur du bâtiment, mais aussi l’achat de matériel agricole et quelques embauches. « On prévoit un laboratoire, deux salles de classe, une salle multimédia, une salle de repos, un café étudiant, une salle de conférence et cinq ou six logements », détaille-t-il.
Annoncé en décembre 2020 dans nos pages, le projet d’école de permaculture a depuis bien avancé : la SDEP a été chargée de son « incubation » et un coordonnateur a été recruté en mai. L’ouverture devrait avoir lieu en juin 2022. « Cela veut dire qu’on veut être effectif à deux niveaux : avoir une production alimentaire, pour que le projet s’autofinance. Et au niveau éducatif, pouvoir offrir au moins des cours de courte durée », poursuit le président de l’organisme.

Des bénéfices pour la région
En clair, des formations spécialisées de deux à trois jours devraient être offertes à des cohortes de 15 étudiants maximum, en attendant de mettre en place des programmes plus longs lors des années subséquentes. Un marché public verra également le jour à Val-d’Espoir en août 2022, où on pourra acheter les légumes produits par l’école mais aussi par des agriculteurs locaux.
Parlant des producteurs locaux, il est prévu que la future école leur apporte des bénéfices : ils pourront profiter des savoirs qui y seront prodigués, et plusieurs d’entre eux font partie du comité consultatif qui participera à définir les orientations de l’établissement.
Puisque l’école fera la promotion de la production locale, il y a fort à parier que les ventes d’aliments locaux augmenteront dans les environs de Percé. La pandémie de Covid-19 a montré que cela est souhaitable, affirme Jean-François Kacou : « On est au dernier kilomètre, et cela se ressent rapidement en matière de prix lorsqu’il y a une perturbation au niveau de la chaîne d’approvisionnement. »
Enfin, l’école devrait permettre d’amener un peu de jeunesse dans l’est de la Gaspésie. « Cela va attirer des étudiants qui vont venir faire des études ici et éventuellement rester pour démarrer leur production, ou partir et parler en bien de notre territoire », anticipe M. Kacou.
Au moment d’écrire ces lignes, la campagne de sociofinancement avait permis de récolter 12 060 $ sur les 50 000 désirés. Celle-ci sera active jusqu’à la fin de l’été.