
Un comité citoyen de Saint-Valérien entend perpétuer les efforts de la petite municipalité pour accroître sa souveraineté alimentaire. Dans les prochains mois, il organisera plusieurs événements qui tourneront autour de la récupération et du partage d’aliments frais.
Le groupe formé d’une dizaine de personnes, incluant la conseillère municipale Mylène Vézina et l’aspirant conseiller Guillaume Bazire, est tellement récent qu’il ne s’est pas encore donné de nom. Mais il a suffisamment travaillé sur son projet pour que quelques milliers de dollars de subventions lui soient déjà octroyées, provenant de divers partenaires dont le Fonds région et ruralité qui a donné 3000 $. Cela a permis d’embaucher une coordonnatrice, Roxanne Leblanc, officiellement employée à temps partiel par la Corporation de développement de Saint-Valérien.
Pour la première année, les activités ressembleront beaucoup à ce que fait l’organisme Les Fruits Partagés à Rimouski : des séances de cueillette de fruits seront organisées chez des résidents du village avec l’aide de bénévoles, ainsi qu’une récolte de haricots à la Ferme du Champ Botté. De plus, la Ferme du Vert Mouton fera don de ses invendus.
Une partie des fruits et légumes ainsi collectés seront offerts aux bénévoles et à la communauté de Saint-Valérien. Mais la majorité sera transformée dans la cuisine du centre communautaire du village (l’ancienne église), afin d’organiser un apéritif communautaire en septembre, puis un repas communautaire en novembre.
« Nous avons plusieurs objectifs : le principal est de favoriser l’accès des citoyens aux aliments frais, locaux et biologiques, explique Roxanne Leblanc. Mais on veut en profiter pour lutter contre la perte alimentaire, supporter les personnes en situation de vulnérabilité, favoriser l’engagement citoyen et créer des occasions de rencontres, notamment entre les natifs du village et les nouveaux arrivants. » À terme, elle aimerait que les Valerienois soient davantage impliqués dans la production locale.
Accueil positif des producteurs
Au mois de mai, les membres du groupe citoyen sont allés rencontrer cinq petits producteurs écologiques de Saint-Valérien, qui font de la vente directe. Si deux d’entre eux ont décidé de participer au projet, les autres se sont montrés intéressés mais n’ont pas vraiment de surplus à écouler, étant encore des entreprises en démarrage de petite taille.
Selon Roxanne Leblanc, certaines de ces fermes pourraient participer dans un horizon plus lointain, à mesure que leur production augmente. Les producteurs plus conventionnels devraient également être sollicités dans un second temps, si cette « année-test » se passe bien.
Idéalement, le groupe aimerait à récolter une plus grande quantité de légumes dans les prochaines années afin de réactiver un autre projet : celui d’offrir des produits locaux aux enfants de l’école et des garderies. En effet, il y a deux ans, la Corporation des sports et loisirs achetait des légumes aux agriculteurs locaux pour servir une soupe une fois par semaine à l’école, mais cette initiative a souffert de la pandémie: ces derniers mois, on a plutôt servi des crudités dans les bulles classes.
En mai 2020, pendant la première vague de la pandémie de Covid-19, la municipalité de Saint-Valérien s’était engagée à accroître son autonomie alimentaire, en collaboration avec Saint-Anaclet-de-Lessard. Le village de 800 habitants annonçait notamment vouloir accroître l’achat local des produits en support aux producteurs maraichers.