
Le nombre de cas de Covid-19 est en forte hausse au Bas-Saint-Laurent, particulièrement à Rimouski. Depuis quelques jours, la région bruisse de rumeurs d’un passage à la fameuse zone rouge, qui aurait un impact dramatique sur l’économie régionale puisqu’elle s’accompagnerait de la fermeture des restaurants et des bars.
En regardant de plus près les critères qui ont présidé au passage en zone rouge d’autres régions du Québec, on peut se faire une meilleure idée de ce qui attend le Bas-Saint-Laurent. En effet, le Saguenay-Lac-Saint-Jean a viré au rouge alors qu’il avait atteint le nombre de 63 nouveaux cas quotidiens et enregistrait 47 éclosions actives sur l’ensemble de son territoire. Cette région compte 276 000 habitants. Ramenés à la population du Bas-Saint-Laurent (200 000 habitants), cela équivaudrait à 46 cas quotidiens et 34 éclosions. On n’en est plus très loin : hier, la région a enregistré 45 nouveaux cas et une vingtaine d’éclosion sont en cours, d’après la responsable des relations de presse du CISSS, Ariane Doucet-Michaud.
Lorsque la santé publique de l’Estrie (327 000 habitants) a annoncé le passage de cette région en zone rouge, elle a évoqué plusieurs critères réunis conjointement : « le nombre de cas positifs dépassant régulièrement les 50 par jour, […] 60 éclosions simultanément, le pourcentage plus élevé de cas positifs parmi les personnes testées et l’augmentation du nombre d’hospitalisations ».
Dans ce dernier domaine, le Bas-Saint-Laurent va (encore) très bien : il y a en ce moment une seule personne hospitalisée dans la région.
Deux hospitalisations avant la zone rouge?
En septembre, un tableau présentant les critères qui déterminent les changements de paliers de couleur a été révélé. Pour passer en zone rouge, il faut 10 nouveaux cas quotidiens par 100 000 habitants, soit 20 pour le Bas-Saint-Laurent, un niveau déjà allègrement dépassé. Il faut aussi plus de 5 % de tests positifs, alors qu’on était à 4,86 % jeudi 3 décembre (45 sur 926). Autant dire qu’on devrait y arriver rapidement, alors que deux appels au dépistage ciblés (concernant le bar Ti-Québec et le Club santé 2000) ont été lancés hier.
Du côté des établissements de santé, il faut huit nouvelles hospitalisations quotidiennes par million de personnes pour passer en zone rouge. Ramené à la population du Bas-Saint-Laurent, cela fait 1,6. Bref, il pourrait suffire de deux nouvelles personnes qui se retrouvent à l’hôpital aujourd’hui pour que la redoutée zone rouge devienne une réalité et les célébrations de Noël un vieux souvenir… C’est donc le chiffre à surveiller aujourd’hui, et dans les prochains jours.
Du côté des bonnes nouvelles, les éclosions les plus critiques semblent contenues : le CISSS a annoncé hier qu’il n’y avait aucun nouveau cas au CHLSD de Matane, à l’hôpital de Rimouski et à la Résidence des Sages de Matane. Quant à l’éclosion à la Résidence des Bâtisseurs de Matane (qui a causé pas moins de 90 cas et six décès), elle est maintenant terminée.