
Le Mouton Noir nous a toujours donné des nouvelles qui nous concernaient de façon immédiate parce que ses préoccupations étaient et sont les nôtres ou du moins très apparentées aux nôtres. C’est pourquoi je l’ai toujours lu comme on lit un livre qui parle de NOUS, c’est-à-dire de la une à la dernière. Tout ce qu’il chante nous regarde ! Il me semble que ce doit être le cas pour nombre de ses lecteurs! Pour ces raisons et d’autres, il doit poursuivre son travail de rassembleur, d’informateurs et d’informés! Longue vie à sa précieuse mélopée qui nous ramène à ce que nous fûmes et à ce que nous avons le devoir de devenir !
Gilles Vigneault
J’ai toujours aimé les renégats, les résistants, les moutons noirs. C’est Raoul Duguay qui m’a appris un dicton : nager contre courants fait sourire les alligators. Son propos est énigmatique, mais j’en tire l’éloge de celles et ceux qui marchent au son de leur propre tambour, celles et ceux qui refusent le moule et qui trouvent par cela, la plus grande joie après l’amour : la liberté. Le mouton est un animal de troupeau qui se distingue par son manque de témérité, voire sa peur. Mais le mouton noir est banni du troupeau parce qu’il ne fait pas comme les autres. Quel que soit son comportement, il sera toujours autre et distinct même au sein du troupeau.
Son destin n’est pas facile. Être seul, être critiqué, être répudié est le sort des moutons noirs. Mais dans cette solitude se trouve l’affirmation de son statut unique et de sa capacité de trouver son chemin tout seul. L’indépendance de sa pensée et sa façon de faire, libre de contraintes, sont la force du mouton noir. Il est dénigré pour autant, mais cette condamnation n’est que la preuve de son caractère unique et de son comportement autonome.
Félicitations au journal pour ses 25 ans. Que les prochains soient aussi amusants. Comme dit mon voisin – au moins on va les embêter. De la zone ouragan,
Zachary Richard
Mouton Noir Mouton Noir
toi qui sauves l’humanité
de tous les Moutons Blancs
qui respectent la règle
de la conformité assujettie
en inventant le chemin
détourné de la découverte
à la vision invente-tout
Mouton Noir Mouton Noir
approche-toi plus près encore
que je célèbre à travers toi
la lumière cachée sous ta toison
et la corneille amicale
des quatre-saisons
sous toutes transgressions
Mouton Noir Mouton Noir
toi qui renverses
la mythique universelle
de tous les diables
en garnissant les neiges
de ta noire beauté je salue en toi
l’esprit de la transgression triomphante
Mouton Noir Mouton Noir
toi qui habites l’envers de la nuit
et rallies sous ta tignasse
toutes les couleurs de l’univers
je suis ta sœur rubiconde qui sais
depuis toujours que sans toi
le monde court à sa perte
Chloé Sainte-Marie
l était une fois un mouton noir.
Qui avait traversé tant de périodes noires,
qu’il se mit à grisonner dru.
Il se garda donc un peu de gris autour des oreilles (parce que les femmes aiment bien ça).
Et se confina de plus en plus à l’écart du troupeau bêlant.
Puis, il se retrouva complètement chauve
à mesure que les années lui filaient la laine.
« Tout pour ne pas devenir un mouton blanc! » se dit-il instinctivement.
Plumavirus
Mon maître Pierre Perrault a écrit quelque part que pour qu’un pays existe, il faut commencer par le nommer. Ainsi, les écrivains, les penseurs à voix haute, les poètes et les scribes qui témoignent de nos vies participent à inventer une narration du monde qui nous est propre. C’est à cela que contribue depuis 25 ans Le Mouton Noir pour le peuple du Bas-du-Fleuve : il est une tribune pour faire ce travail essentiel de mettre des mots sur ce qui nous traverse. Il permet de nous ériger en peuple distinct, nous, les habitants de la côte sud de l’estuaire du Saint-Laurent. Et dès lors, nous existons. Farouchement. Avec nos singularités. Obstinément.
Fidèle à son nom, il est reconnaissable entre tous à son ton; inféodé et bagarreur, à la fois libre, solidaire et humaniste. À Montréal, à l’île Verte, à Cacouna, Le Mouton Noir traîne systématiquement sur ma table à livres depuis 20 ans. Merci à ceux qui l’ont tour à tour animé au fil des tempêtes. Comme des résistants.
Hugo Latulippe, cinéaste
Bon 25e au Mouton Noir… un journal d’opinion qui a su s’imposer. Bravo aux artisanes et artisans qui en ont fait un succès qui perdure. À titre de travailleuse culturelle pendant beaucoup beaucoup d’années, j’ai particulièrement apprécié la complicité entre ce journal et le milieu artistique et culturel du Bas-Saint-Laurent.
Longue vie au Mouton Noir!
Ginette Lepage
Certains moutons noirs
Sont plus lumineux que le restant du troupeau :
Rassurant de savoir
Qu’ils demeurent vigoureux malgré l’âge,
Et ne prennent pas un cheveu blanc.
Fred Pellerin
Mon Mouton Noir
J’avais à peine 18 ans quand je l’ai connu, j’en ai 43 maintenant…J’étais déjà charmée par le vilain petit canard alors, vous imaginez, un Mouton Noir! J’ai toujours aimé ces histoires!
Depuis… il écrit… différemment…
La différence n’est pas un handicap; elle est un atout; elle confronte et requestionne la normalité. Le contraste d’un seul Mouton Noir est fondamental sur fond blanc… Il rétablit l’équilibre des couleurs et de l’esprit. Aussi simple que cela puisse paraître, ce n’est pas tous les Moutons Noirs qui ont une espérance de vie qui passe le cap du quart de siècle! Le chemin n’est pas tout tracé pour celui qui change les choses, il faut être corné des pieds pour suivre ces pas.
Mes hommages à tous ceux et celles qui ont fait du Mouton Noir l’un des leurs, à tous ceux et celles qui comme lui n’ont pas peur de ne pas être comme tout le monde.
Merci à Jacques Bérubé d’en avoir accouché ici, dans notre campagne bas-Laurentienne.
Sachez que, pour moi, c’est une grande fierté qu’il soit né ici.
Et ça fait 25 ans que je l’aime.
Signé : La Brebis Goûteuse
Colombe St-Pierre, ancienne présidente du conseil d’administration