
Sous le thème Résistons pour vivre, marchons pour transformer, la Marche mondiale des femmes a permis à 58 coordinations nationales sur les cinq continents de lancer des actions virtuelles ou dans la rue du 8 mars au 17 octobre 2020.
Au Québec, les femmes ont choisi de prolonger la période de mobilisation et d’étendre les actions jusqu’au 17 octobre 2021. À des dates stratégiques, chacune des cinq revendications portées par la Marche mondiale sera mise en lumière.
Au Bas-Saint-Laurent, des affiches et des vignettes seront distribuées, et une série balado vient d’être lancée afin de donner la voix aux femmes de la région. Pour entendre le premier témoignage portant sur la pauvreté, visitez le www.femmes-bsl.qc.ca/dossiers-en-cours/marche-mondiale-femmes-2020.html.
Ce mouvement fort a besoin de ses alliés et de ses alliées. C’est pourquoi nous vous invitons fortement à appuyer nos revendications en vous rendant sur le site cqmmf.org.
Pour faire l’ historique de la Marche mondiale des femmes, j’ai choisi un mode plutôt personnel : depuis 2005, j’écris un slam « évolutif », auquel s’ajoute une strophe tous les cinq ans.
Bon 25e au Mouton Noir!
25 ANS DE MARCHE
En 95, les femmes du Québec se sont rassemblées, inquiétées, mobilisées et puis elles ont marché.
Du pain et des roses, elles ont demandé, elles ont chanté, elles ont crié : Pousse-toi de là, patriarcat! Les femmes sont là.
Du pain pour celles qui ont faim, qui n’en ont pas les moyens, qui ont deux trois bouches à nourrir, qui ont juste les moyens d’souffrir.
Des roses pour la reconnaissance, pour plus de femmes dans les instances, pour le travail si invisible, pour un salaire qui est risible.
En 2000, les femmes du Québec ont ouvert grand leur cœur, elles sont allées chercher leurs sœurs, les femmes d’ici et celles d’ailleurs.
Leurs sœurs, c’est les jigéens, les mujeres, les frauen, les women, les donne, les vrouwen, les mulheres et les iskueu.
À cette époque mondialisée, sur la planète elles ont marché, elles ont chanté, elles ont scandé : Assez, on n’a assez!
On la refuse cette pauvreté. On n’en peut plus d’être violentées, d’être exploitées, discriminées. C’est ensemble qu’on va tout changer.
En 2005, les femmes sont réunies autour d’une utopie, d’un monde idéal, pas brutal, un arsenal d’idées géniales.
La Charte mondiale des femmes pour l’humanité, c’est le monde qu’on a rêvé, rédigé, brodé, dessiné. Y reste juste à le mettre sur pied.
Égalité, liberté, justice, solidarité et paix sont les valeurs qu’on défendra, sur la planète elles feront loi.
On a un monde à rebâtir, et des idées à faire grandir. C’est dans l’action et le plaisir qu’il sera bon de se nourrir !
En 2010, les femmes sont réunies à Rimouski parce que c’est pas fini, les femmes du Québec ne veulent pas s’faire clouer l’bec!
Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous s’rons solidaires planétaires, pour dénoncer les viols de guerre, non c’est surtout pas l’temps d’se taire.
Jamais nous ne serons soumises aux intérêts des entreprises. Dans nos écoles ou dans la rue, les pubs sexistes on n’en veut plus.
On a un monde à transformer, et des talents à déployer, c’est grâce à notre volonté, qu’en 2010 ça va marcher!
En 2015, il faut libérer nos corps, la terre et les territoires qui sont exploités par ceux qui s’pensent les plus forts.
La caravane s’est déployée, a vu toutes ces femmes s’exprimer. On fait les frais d’l’austérité, c’est pas vrai qu’on va s’la fermer!
Pour nos sœurs des Premières Nations, disparues ou assassinées, faut exiger une commission, c’est ensemble qu’y faut faire pression.
On a un monde à libérer et une terre à protéger, résistance et sororité sont des semences de liberté!
En 2020, les femmes en pandémie s’engagent à résister pour vivre et à marcher pour transformer ce monde qui nous pousse dans l’oubli.
Sur une terre violentée où trop de droits sont bafoués, femmes méprisées, discriminées, il est grand temps d’se révolter.
Cessez le feu, capitalistes! Alarmez-vous des injustices. Ces terres que vous avez volées sont totalement emplastiquées.
Nous, femmes de la diversité, même avec un masque sur le nez on peut hurler et s’indigner, on a un monde à soulever.
Égalité, liberté, solidarité, paix et justice!
Micho 2020