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EN BREF (OU PRESQUE…) 25 ANS!

Par Jacques Bérubé le 2020/11
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EN BREF (OU PRESQUE…) 25 ANS!

Par Jacques Bérubé le 2020/11

Tout ça ne me rajeunit point… Si le journal que vous lisez a aujourd’hui 25 ans, je dois bien en avoir quelques dizaines de plus au compteur! Pour être parfaitement honnête, les collègues qui, à l’époque, avaient sauté dans la barque à mon appel, Fernande Forest, Pascale Gagnon, Denis Leblond, Eudore Belzile et moi-même, avions déjà été surpris de fêter le cinquième anniversaire de notre noiraud frisé en 2000. Alors, imaginez en 2020!

Eh oui, Le Mouton NOIR — moi, je n’ai jamais cessé d’écrire sa couleur tout en majuscules! — est encore et toujours là, au grand plaisir de plusieurs et au déplaisir de certains autres. Oh, on l’aimerait parfois plus cynique, plus mordant, moins généraliste, plus présent en tant que générateur de pression sur des dossiers politiques de proximité, mais bon, on ne crachera pas dans la soupe, et je ne jouerai certes pas à la belle-mère, depuis le temps — près de 20 ans maintenant — où j’ai quitté la barre de ce journal.

Mon « rédocteur-en-chef » Landry, que je retrouve ici avec le même plaisir qu’au temps où nous étions voisins de pages et de chroniques, moi à gauche, sur la deux, avec Le Stylo sauvage — signée jusqu’en 2012 — et lui en trois, à droite, avec Chronique d’un faux docteur de campagne — où il sévit toujours —, m’a demandé, pour ce cahier spécial 25 balais, de livrer un texte qui ferait quelque chose comme une genèse du Mouton, en jetant du même coup un regard sur ce à quoi ressemblaient la culture et la presse régionale à l’époque des premiers bêlements.

Je ne peux éviter de dire — encore, mais cette fois, ça fait longtemps — que Le Mouton NOIR est né sur un coup de tête, pour ne pas dire une boutade. On est en 1994, et l’éditeur de l’hebdomadaire Progrès-Écho, Jean-Claude Leclerc, vient de refuser de publier un de mes textes d’opinion. « Je vais en partir un journal, ils ne pourront plus refuser mes textes », avais-je alors lancé, dépité, à celle qui partageait ma vie, Fernande Forest. « Hein? Wow! Quel beau projet », rétorqua tout de go celle qui avait pourtant reçu à travers les années plus que sa part d’idées, souvent aussi folles que spontanées. C’était bon signe. Et le soir même, à un souper chez des amis, elle avait dit : « Mon chum veut partir un journal! » « Quoi? J’embarque! », réagit alors Pascale Gagnon. Et voilà, le train était lancé.

Ironiquement, quelques années plus tard, Jean-Claude Leclerc, devenu éditeur de L’Avantage, serait la source de ce qui allait être l’un des plus gros scoops du Mouton, qui mettrait dans l’eau chaude quelques politicailleux municipaux, magouilleurs de coulisses, et qui aurait un impact direct sur le déblocage du sempiternel projet de salle de spectacle de Rimouski. Car, il est plus que temps que je le rappelle, ce projet a été pour plusieurs collaborateurs l’une des principales motivations pour me rejoindre dans l’aventure du Mouton NOIR en 1994. Parce qu’il était urgent d’inverser le courant dans la façon dont était traitée l’information sur ce projet de salle de spectacle, que l’ensemble du milieu artistique et culturel attendait depuis plus de 20 ans, mais auquel une petite clique, bien connectée sur le pouvoir politique haut placé et la presse privée locale, s’affairait à faire obstacle. Le Mouton NOIR venait créer un nouveau rapport de forces, et les objecteurs y penseraient désormais à deux fois avant de débiter des faussetés sur ce projet, sachant que plusieurs personnes très au fait du dossier et de la dynamique culturelle locale et régionale pouvaient désormais leur répondre.

Et après tout ce salmigondis d’un pas en avant et trois en arrière, de chicanes en tous genres, de signatures de registres, d’un référendum et de ralliements, la salle de spectacle de Rimouski ouvrit finalement ses portes en 2005, soit 10 ans après la naissance du Mouton NOIR. On l’affubla du pire des noms, que Desjardins et Telus avaient obtenu pour 20 ans — ça achève, pensons-y — pour une poignée de pinottes, mais la dynamique culturelle de la ville de Rimouski et du Bas-Saint-Laurent s’en trouva néanmoins aussitôt ravigotée.

Mais s’il est un projet qui, dans sa genèse, montre bien ce qu’est Rimouski-la-grande, Rimouski-la-péteuse, c’est justement celui de la salle de spectacle. On nous a toujours seriné que le nom Rimouski était dérivé du mi’kmaq et qu’il signifie « Demeure du chien ». De mon côté, par expérience et vécu plus que par de quelconques références étymologiques, je dirais plutôt « Patelin de chicanes » ou « Là où tout gosse » ou encore : (à vous ici de proposer votre signification).

Vous saviez déjà que j’allais glisser ici vers le dossier de la cathédrale Saint-Germain, qui a pris la relève de celui de la salle de spectacle dans le palmarès de la honte typiquement rimouskoise. D’un côté, un groupe d’opposants au cul béni qui croient encore aux fidèles et, de l’autre, un archevêque qui s’estime sorti de la cuisse de Jupiter. Entre les deux, une population écœurée… Patelin de chicanes où tout gosse.

Je pourrais aussi parler des Ateliers Saint-Louis que la Ville regarde passivement se dégrader sans vouloir lever le petit doigt et du projet de réaménagement de la place des Anciens Combattants, juste en face de la salle de spectacle. Quand j’ai signé ma dernière chronique Le Stylo sauvage, la Ville de Rimouski venait d’inscrire ce projet comme prioritaire dans le nouveau plan d’urbanisme. C’était en janvier 2012. Depuis… rien, niet, nada, que dalle!

Depuis 25 ans, Le Mouton NOIR se positionne comme critique de l’actualité politique, économique et sociale. Pas étonnant donc que le projet ait vu le jour à Rimouski, où les édiles n’ont de cesse de tergiverser, taponner et pédaler dans la choucroute pour ainsi fournir au Mouton de quoi se mettre sous la dent. Finalement, ne serait-ce pas là un témoignage éloquent qui prouve que ces gens désirent que ce singulier journal continue d’exister?

Mesdames, messieurs, merci de votre générosité. À dans 25 ans!

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