
Aller aux eaux salées! Comme le soulignait Arthur Buies dans les Petites chroniques du Bas-du-Fleuve, « aller à l’eau salée voulait dire aller à Kamouraska ». Bien que cette expression se soit perdue avec le temps, le Kamouraska, lui, reste encore aujourd’hui une destination touristique par excellence. Que ce soit à travers sa trame bâtie, ses contes, ses légendes et ses auteurs, le fleuve est présent partout et fortement ancré dans l’imaginaire de l’Est-du-Québec. L’histoire de cette région est riche et complexe grâce à un contexte géographique unique ayant favorisé le développement du territoire par la villégiature. Tous ces éléments sont offerts dans l’exposition virtuelle Aller aux eaux salées : en vacances sur les bords du Saint-Laurent (1815-1950) présentée depuis 2017 sur les sites Web du Musée du Bas-Saint-Laurent et du Musée virtuel du Canada. Du passé au présent et de Rivière-Ouelle à Métis, la villégiature a laissé des traces partout sur le territoire. Le Musée du Bas-Saint-Laurent, qui a mené le projet, assure une belle valorisation de ses collections riches en photographies et en témoignages.
REDÉCOUVRIR L’EST-DU-QUÉBEC
La visite suit de manière chronologique le contexte social ayant permis l’essor de la villégiature dans l’Est-du-Québec. À l’aide de photographies et de témoignages audio, on tente de comprendre l’impact qu’ont eu les vacanciers sur la trame bâtie et dans le quotidien du territoire bas-laurentien. La visite est divisée en quatre grands volets : fuir la ville, oser l’eau glacée, savourez l’été et laisser son empreinte. On y aborde essentiellement les thèmes de la villégiature, de la ruralité, du fleuve Saint-Laurent, du patrimoine bâti, de la bourgeoisie et de la culture. On aurait tendance à croire que la visite virtuelle comporte un aspect statique. En fait, la conception du site Web rend la visite dynamique grâce à des hyperliens qui nous transportent d’un univers à l’autre et d’une époque à une autre. De plus, l’ajout de témoignages de villégiateurs et de journalistes rend l’expérience enrichissante et divertissante. L’exposition, diffusée en ligne, est accessible à un large public, même à un public scolaire. Une section éducative est consacrée aux enseignants et enseignantes qui souhaiteraient faire la visite avec leurs élèves. À cela s’ajoute une trousse didactique qui s’adresse à un public de 3e et 4e années du secondaire : des questionnaires, des glossaires et des activités sont à la disposition du personnel scolaire. Il s’agit d’une présentation pertinente qui gagne à être connue, même en contexte de pandémie.
VALORISER LES FONDS D’ARCHIVES
Le Musée du Bas-Saint-Laurent a su mettre en valeur de nombreuses photographies provenant de ses fonds d’archives qui forment une collection totalisant 250 000 documents photographiques. En numérisant cette collection et en la présentant ainsi, le Musée en permet une diffusion à grande échelle. Ce travail encourage les habitants du Bas-Saint-Laurent à découvrir une autre facette de leur histoire et permet aux touristes de connaître les lieux qu’ils occupent de manière estivale. En somme, comme on peut explorer l’exposition dans le confort de son chez-soi, plus aucune excuse ne peut nous empêcher de découvrir ou de redécouvrir ce parcours historique et social de l’Est-du-Québec.