Non classé

JAMAIS SANS MA ZIK!

Par Marc Simard 2 le 2020/07
Non classé

JAMAIS SANS MA ZIK!

Par Marc Simard 2 le 2020/07

Platon disait : « La musique est un bienfait du ciel, elle en est descendue. » Une maxime qui ne semble pas impressionner les commissions scolaires du Québec. Ces dernières songent à réduire, voire à retirer les cours de musique dans certaines écoles. Quelle idée sans vision! Même si rien n’est encore décidé, la Fédération des associations de musiciens éducateurs du Québec (FAMEQ), la Fédération des harmonies et orchestres symphoniques du Québec (FHOSQ), l’Alliance chorale du Québec et la Guilde des musiciens et des musiciennes du Québec (GMMQ) fourbissent leurs armes. Évidemment, ces organismes souhaitent défendre leurs membres, les enseignants en musique, mais le débat va plus loin : c’est le développement des jeunes qui souffrira de cette décision.

Les maths, le français, l’histoire et la géo, c’est essentiel, nul besoin d’en discuter, mais la musique? Attention au jugement précipité. Les cours de musique ne sont pas un endroit où les jeunes jouent de n’importe quel instrument dans le but de devenir des professionnels et former des groupes rock. C’est beaucoup plus que ça.

Les cours de musique permettent de développer la sensibilité, l’imaginaire, la curiosité, le sens critique, la mémoire, la capacité d’analyse et la concentration. Un remède plus naturel que le Ritalin!

Le problème ici, c’est encore la COVID. Les directions d’écoles semblent avoir peur de devoir jongler avec les mesures de sécurité.

On pouvait lire la semaine dernière dans Le Devoir : « Ce qui complique le sort des cours de musique, c’est que, pour la grande majorité des élèves du primaire et du secondaire, la rentrée scolaire devra se faire “en groupes fermés formés d’élèves qui demeurent dans leur local de classe respectif”, dit le gouvernement du Québec. Cette exigence provenant de la Santé publique peut parfois poser des défis pour le maintien d’une offre de cours à option régulière dans de plus petits milieux, par exemple. C’est d’ailleurs pour cette raison que deux options ont été annoncées par le ministre de l’Éducation, afin que les centres de services scolaires soient en mesure de faire le choix le plus adapté à leur réalité. »

Le président de la Guilde des musiciens du Québec, Luc Fortin, s’inquiète pour les nombreux musiciens dont le travail d’appoint est l’enseignement. Selon lui, au moins 1 000 de ses 3 200 membres ont une tâche d’enseignement. Il ajoute que les cours de musique ne forment pas uniquement de futurs musiciens, mais surtout… de futurs auditeurs, un futur public.

On a tous déjà entendu la plus grande critique sur les cours de musique : pourquoi la maudite flûte à bec?

La réponse est simple. Cela donne des bases à l’apprentissage de la respiration et permet d’améliorer la motricité de la main gauche qui sera plus tard utile autant en musique que dans d’autres domaines. C’est un instrument peu coûteux dont on peut jouer facilement, mais qui offre de grandes possibilités tout en permettant aux jeunes d’apprendre la lecture des partitions.

Cela étant dit, il faudra attendre quelques jours ou semaines pour connaître la décision des directions d’écoles. En attendant, je jouerai de la guitare près de mon feu de camp en me rappelant cette phrase de Richard Wagner : « La musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots. »

Partager l'article