Exclusivité Web

Saint-Mathieu-de-Rioux, connexion en cours

Par Rémy Bourdillon le 2020/06
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Saint-Mathieu-de-Rioux, connexion en cours

Par Rémy Bourdillon le 2020/06

Grosse nouvelle pour Saint-Mathieu-de-Rioux : depuis cette semaine, le village de la MRC des Basques a enfin accès au réseau cellulaire 4G de Télus, ce qui inclut la possibilité de naviguer sur internet à partir d’un téléphone intelligent. « Un dossier qui a traîné longtemps » selon le maire Roger Martin, qui reçoit positivement l’annonce. Elle est cependant insuffisante pour satisfaire les résidents du village, qui n’ont toujours pas accès à l’internet haute vitesse.

« Je pense sincèrement qu’une municipalité ne peut pas se développer en 2020 en n’ayant pas à la fois la téléphonie cellulaire et internet haute vitesse, dit M. Martin. On ne vise pas d’avoir des grandes entreprises, mais les PME qui viennent nous voir nous demandent toujours si on a ces deux services. On va pouvoir répondre oui à une question, mais pas à l’autre. »

Le combat pour la fibre optique continue donc pour le village qui n’est pourtant pas si enclavé, à cinq kilomètres de la route 132. Puisque les compagnies de télécommunications se partagent le territoire, cela ne pourra passer que par Télus : Saint-Mathieu est à l’extrémité ouest de la zone couverte par cette compagnie. C’est pour cette raison qu’il a été si long d’obtenir le signal cellulaire : ajouter une antenne pour une population de moins de 700 habitants n’était pas rentable pour l’opérateur…

En mars, le conseil municipal a voté une résolution appuyant Télus, qui a déposé début juin une demande de financement auprès du Fonds pour la large bande du CRTC. En vertu de celui-ci, 750 millions $ seront dépensés sur cinq ans dans le but d’enfin connecter tous les Canadiens à internet. Roger Martin espère avoir de bonnes nouvelles d’ici la fin de l’année.

Un réseau encore long à tisser

Le CRTC a déclaré que l’internet haute vitesse était un service essentiel dès 2016. La pandémie de covid-19 n’a fait que confirmer cela : nos connexions nous ont permis de continuer de travailler à distance et de nous changer les idées en période de confinement… Enfin, pour ceux qui ont la chance d’avoir un service décent : le député de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, dit avoir reçu de nombreuses plaintes de citoyens pour qui le télétravail était impossible, mauvaise connexion internet oblige, lors des dernières semaines. « Pour moi, c’est inacceptable, assure-t-il. On veut que les municipalités de notre région soient attractives pour les jeunes familles et les  entreprises, et ça prend des services adéquats. »

Dans son comté, la MRC de Témiscouata est particulièrement dépourvue : 41% des résidents n’y ont pas accès à internet haute vitesse… et même ceux qui sont censés l’avoir ne l’ont pas nécessairement, à en croire le directeur général de la municipalité de Packington, Denis Moreau : « Ici, on n’a pas le choix au niveau des compagnies, il n’y a que Bell. On paie pour de la haute vitesse et ce n’est pas ça du tout qu’on a : dès qu’on est deux à se connecter, ça plante. Une chance que j’ai pu revenir à mon bureau [pendant la crise sanitaire] parce qu’on n’aurait pas été capables de faire du télétravail tous les deux, ma femme et moi. » 

Les différents projets pour connecter les villages se font au compte-gouttes, et le député regrette le manque de complémentarité entre gouvernements provincial et fédéral : « Par exemple, Vidéotron avait un projet dans les quatre MRC du KRTB, mais n’a pas remporté les appels d’offres avec le programme Régions branchées du gouvernement du Québec. L’enveloppe offerte par Ottawa ne correspond pas aux mêmes zones de couverture, alors la compagnie ne peut pas proposer le même projet… » 

« Les deux gouvernements ont deux visions différentes, termine M. Blanchette-Joncas. Québec s’est engagé à brancher l’internet haute vitesse dans l’ensemble des foyers en 2022; pour Ottawa, c’est 2030. » Saint-Mathieu-de-Rioux espère ne pas avoir à attendre jusque là…

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