Exclusivité Web

Combattre la faim tout en aidant les restaurants

Par Rémy Bourdillon le 2020/06
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Exclusivité Web

Combattre la faim tout en aidant les restaurants

Par Rémy Bourdillon le 2020/06

Enfin une bonne nouvelle en ces temps de covid-19 : les restaurants devraient pouvoir rouvrir leurs portes le lundi 15 juin. De quoi permettre aux restaurateurs de rattraper un peu les pertes encourues depuis le mois de mars? Rien n’est moins sûr. « On ne connaît aucun détail, explique le propriétaire de l’auberge Comme au premier jour de Saint-Pacôme, Jean Santerre. Notre salle à manger est très grande, donc on peut mettre une bonne distance entre les tables, je ne crois pas perdre tant que ça par rapport à la normale. Ce qui change, c’est qu’on ne pourra pas recevoir les groupes de 30 à 40 personnes, comme les anniversaires de mariage. Certains reportent à l’année prochaine. »

La crise est donc loin d’être terminée pour le secteur de la restauration. Mais les autres pans de l’économie ont aussi été durement touchés ces derniers temps, à tel point que Moisson Kamouraska a dû distribuer plus de 115 paniers de denrées par semaine depuis le début de la pandémie – ce qui représente une hausse d’environ 50% par rapport à la « normale ». « Quand l’économie tombe, toute la population à faible revenu vient frapper à notre porte », témoigne la directrice générale Mireille Lizotte.

Pour venir en aide tant aux restaurateurs qu’aux personnes dans le besoin, Moisson Kamouraska a décidé de lancer une campagne de socio-financement nommée « Le Kamouraska se serre les coudes », qui sera active jusqu’au 23 juin sur le site de La Ruche. Le public pourra faire des dons de 20 à 5000$. Pour chaque tranche de 10$, 2$ iront à Moisson Kamouraska alors que les 8$ restants seront versés à six restaurants de la région. À tour de rôle, ceux-ci cuisineront 400 plats par semaine, qui seront distribués gratuitement aux usagers de Moisson Kamouraska. « On les livrera à domicile pour les gens en perte d’autonomie ou qui n’ont pas de transport, alors que les autres pourront se déplacer à nos locaux sur rendez-vous », explique Mme Lizotte. 

« Même si on fait des plats gastronomiques, on va essayer de préparer des plats plus conviviaux, comme des ragoûts, pour plaire au plus grand monde, dit Jean Santerre qui fait partie des six restaurateurs impliqués. Probablement que de notre côté, ce sera des plats de porc et de poulet de grain de la région. »

L’objectif a été fixé à 25 000 $, et Desjardins doublera la mise jusqu’à concurrence de cette somme. Avec 50 000 $, Mireille Lizotte estime qu’il sera possible de cuisiner des plats pendant 12 semaines, mais elle ajoute immédiatement après qu’« on veut dépasser ça! » 

Cette campagne s’inspire directement de celle organisée par Moisson Mitis à la fin avril, qui a pris le nom de « Propage l’espoir ». Le succès a été au rendez-vous : 28 290 $ ont été recoltés sous forme de dons du public, auxquels se sont ajoutés 25 000 $ de Desjardins et 10 000 $ de Mitis en affaires (ex-CLD).

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