
Dans le tourbillon de nos journées
Comme au ciel étoilé du miroir océan
Il y avait pourtant des signes, nombreux
Depuis des mois, depuis des lustres…
Certains l’entendaient sourdement venir
Et la vigie, elle, avait crié gare depuis là-haut
Puis répété l’avertissement, tant et tant
Et voilà que la vague est arrivée
Droit par derrière la poupe
L’eau s’est gonflée si rapidement
Tant et si bien que la proue effilée
A commencé à descendre vers le fond
Et là, tiens ! Tout à coup !
Ce subit déséquilibre nous a ouvert les yeux
Les tables ont glissé. La peur s’est installée… Oh que oui !
Certains des mieux nantis ont descendu leur luxueux canot à la mer
Fuyant vers leurs paradis exclusifs… et fiscaux
Les plus pauvres s’en sont précipitamment allés aux rames
Pour épauler les moteurs essoufflés
Espérant distancer la menace imminente
Pendant tout ce temps, aux chics salons fleurdelysés
Le capitaine était à son PR habituel
Mais il a enfin réalisé, et mis le nez dehors
C’était la cohue… Mais, il a repris ses sens
Regroupé les officiers, commandé l’équipage
Dicté les directives, instauré l’ordre
Son sens pratique a su imposer le respect
Sa parole d’âge mûr fut à la hauteur
Alors, la plupart ont suivi sa voix, emboîté son pas
Et puis, chaque midi, accompagné de son état-major
Il est revenu faire le point, tenter de nous rassurer
Et même nous implorer de nous rallier
Aux mots d’ordre, plus que jamais
Toutes et tous, simples citoyens comme corporations
Mais voilà qu’aujourd’hui, il nous indique un changement radical de consigne
Le premier pic de la pandémie n’étant même pas atteint…
On doit se « déconfiner », reprendre la cadence, sans trop savoir ce qui adviendra
Ni même être en mesure d’estimer l’ampleur de la deuxième vague… Inévitable ! ! !
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Mais encore et surtout peut-être
Si on regarde plus loin, dans bien des mois
Une fois ce cauchemar et son lot de morts passés
Après ce dernier coup de semonce de l’Univers
Cet avertissement sans équivoque du Coronavirus
Que nous faudra-t-il de plus pour enfin comprendre le bon sens ?
Se trouvera-t-il un « accro » des luxes et distractions mondaines
Qui puisse encore ignorer la leçon ?
Et oui ! Encore et toujours, les climato-sceptiques protesteront
Alors, que devrions-nous dire à ces « étourdis »
Qui exigeront leur laisser-passer
Après un tout petit effort « environnemental »
Très relatif, pour la forme
Pour aller continuer de « s’amuser » aux ponts supérieurs
Prétextant avoir fait leur juste part
Comment convaincre ces voisins, pourtant sympathiques
Qu’ils seront les premiers jetés par-dessus bord
Par la crête du raz-de-marée qui approche
Que pourrions-nous bien leur faire valoir ? … ! ! ! … Oh! Que je devine…
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Hommes et femmes de bonne foi, il y a évidence, plus que jamais
Il nous faut retrouver la raison, de toute urgence
Fuir la consommation effrénée, restaurer l’environnement
Sortir l’économie de la mainmise du veau d’or
Remettre nos énergies et la science au service de la vie
C’est là notre seule planche de salut
Pour éviter le naufrage de l’humanité entière » ! ! !
ALLONS ! Sortons de notre torpeur ! Dès maintenant ! ! !
Pour limiter la casse, pour sauver nos peaux
Si tu boites, rame
Si tu es manchot, écope de l’autre main
Si tu bégaies, chante… Au point où nous en sommes, chaque effort compte
OU sinon … crever à petit feu : asphyxiés, empoisonnés, affamés, isolés
Un à un : jeunes ou vieux, Blancs ou de couleur, croyants ou athées, Riche$ ou pauvre$… Tous plus également qu’avant … Pour une fois !
Ainsi pourrait s’achever notre moins amusante croisière sur Terre …