Actualité

L’environnement, un combat quotidien

Par Arthur Poirier-Roy le 2019/07
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L’environnement, un combat quotidien

Par Arthur Poirier-Roy le 2019/07

On entend souvent dire que la génération de la fin du XXe siècle a détruit la planète. Qu’avec l’explosion des emplois, de la consommation et de la production, l’économie croissante à tout prix, elle a ruiné l’environnement. Détruire ou sauver l’environnement, ce n’est pas un geste qu’on pose et dont on attend le résultat. C’est un combat quotidien.

Ici, à Rimouski, plusieurs s’engagent sur une base quotidienne pour l’environnement et nous pouvons être fiers de certaines mesures. Par exemple, un premier « frigo » communautaire extérieur permet de réduire le gaspillage alimentaire, tout comme le fait le collectif Lèche-Babines et en récupérant et distribuant gratuitement de la nourriture et en offrant un réfrigérateur communautaire à l’UQAR. Dans la même veine, on voit partout, en été, des bacs de produits végétaux comestibles entièrement gratuits, ainsi que beaucoup de fleurs et de plantes diverses. Nous pouvons également être fiers de l’écocentre, cette structure adjacente au centre d’enfouissement technique, dont l’utilisation est entièrement gratuite et qui permet de disposer de nos matières recyclables ainsi que du matériel électronique, des batteries, des ampoules, etc. Les matières compostables sont également récupérées presque partout et redistribuées gratuitement l’année suivante pour les jardins. Il y a d’autres initiatives de récupération et de réutilisation de matériel informatique par Atena par exemple, un organisme à but non lucratif. Nos friperies sont aussi de bons modèles de réemploi des objets délaissés. Par ailleurs, j’ai toujours un sourire en passant devant la petite église à Sainte-Odile qui a été transformée en logements, entre Dumoulin et Parent Nord.

Mais on peut toujours faire mieux. Ce n’est pas tout de jeter le plastique dans le recyclage et la nourriture dans le compost, il faut se questionner, pour chaque geste qu’on pose, en tant qu’individu ou société, sur la meilleure solution pour la planète. À l’écocentre et au centre d’enfouissement technique, il est interdit de venir récupérer les matières jetées. Or, la majorité du recyclage au Québec n’est pas recyclé ici, ce qui est peu écologique. Des usines de recyclage québécoises seraient-elles mieux? Oui, mais la réutilisation est toujours préférable au recyclage. Si, au lieu de jeter un contenant de plastique, on le transforme en mangeoire à oiseaux, c’est excellent. Si quelqu’un va le récupérer au centre d’enfouissement pour faire de même, c’est l’étape suivante. En fait, on jette souvent des objets encore parfaitement utilisables : articles de sport, matériel informatique, meubles, articles de cuisine, etc. Il est toujours possible de récupérer directement ces matières, mais encore faudrait-il y avoir accès!

Une initiative intéressante : Precious Plastic, un groupe de jeunes ingénieurs européens, a conçu des machines faciles à construire et à obtenir, à partir desquelles on peut recycler son propre plastique. La meilleure manière d’utiliser ces machines serait dans les centres d’enfouissement techniques, où se trouvent parfois des montagnes de plastique. Comme la Chine a fermé ses portes à nos déchets plastiques, cette initiative est devenue plus que nécessaire.

Nombre de gestes individuels quotidiens doivent être remis en question. Une panoplie de produits nettoyants peuvent être remplacés par du vinaigre blanc, du bicarbonate de soude, des agrumes et des savons bio (faites un tour chez Alina). Il faut aussi comprendre qu’au jardin, c’est bien de planter des végétaux de tous types, mais c’est mieux de planter ce qui pousse ici, naturellement. Framboisiers, rosiers, mûriers, bleuetiers ne demandent presque aucun entretien et donnent des fruits. Les courges de toutes variétés poussent très bien ici, même dans un sol sans labour. De plus, pensez aux abeilles qui n’aiment pas les pelouses vertes bien tondues, mais qui préfèrent les pissenlits, les fleurs des champs, les fraises sauvages. Laisser sa pelouse pousser, c’est soustraire une tâche quotidienne tout en aidant la planète.

À travers certaines initiatives, notre pays mène un combat contre le plastique et les GES – le Canada veut bannir le plastique à usage unique d’ici 2021, l’Ontario vise à remplacer un certain nombre de voitures à essence par des voitures électriques d’ici 2022 –, mais en attendant, nous pouvons commencer à nous battre ici, à petite échelle.

On a tendance à se comparer aux autres sur la question de l’environnement. Si on se tourne vers les États-Unis, on se dit que c’est pas mal pire qu’ici; la Norvège : on fera jamais aussi bien. Pourtant, l’environnement c’est un combat quotidien aussi local que global. La seule chose qu’on peut y faire, c’est essayer de mieux se comporter qu’hier. Je suis fier d’avoir élu domicile à Rimouski, la ville m’a aidé à devenir meilleur, j’aimerais essayer de lui rendre la pareille.

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