
La survie de l’humanité. C’est ce qui caractérise la grande majorité des films catastrophes sur la fin du monde. Or, qui survivra? La planète ou les humains?
Dans 2012, de Roland Emmerich, la fin du monde prévue par les Mayas il y a des centaines d’années se produit. La planète se révolte et les cataclysmes se succèdent à la vitesse grand V. Heureusement, des scientifiques ont voient venir le coup. En deux ans, des arches gigantesques sont construites pour y abriter animaux, œuvres d’art et bien sûr une poignée d’humains. Mais qui seront ces heureux élus?
Le film Armageddon, de Michael Bay, raconte l’histoire de foreurs envoyés dans l’espace pour détruire un astéroïde qui menace d’anéantir toute civilisation sur terre.
Dans Deep impact, de Mimi Leder, c’est une comète, une fois encore, qui file vers la planète bleue. Les gouvernements ont des solutions, mais prévoient quand même le pire. Aux États-Unis (évidemment), le président et son administration font construire des bunkers de luxe dans une montagne. Mais ça ne suffira pas pour loger les 325 millions d’Américaines et d’Américains. Un million de personnes soigneusement sélectionnées pourront s’y abriter pendant les deux années nécessaires à ce que le nuage de poussière créé par le choc de la comète s’estompe. Qui seront les privilégiés qui auront leur place au cœur des montagnes du Missouri?
La liste pourrait s’allonger encore, mais le principe est toujours le même : l’humanité est en péril et, malgré les efforts des populations et des élus, le cataclysme se produit.
UN POUVOIR DÉRAISONNABLE
Prenons le film 2012. Ceux et celles qui auront le privilège de survivre à la quasi-fin du monde ne sont pas choisis par hasard, loin de là. Il faut débourser plusieurs milliards d’euros pour embarquer dans le vaisseau. Évidemment, les élus y sont les bienvenus, comme quelques scientifiques triés sur le volet. Qui a décidé de cette sélection loin d’être naturelle? Ces mêmes élus. Qui a donné un si grand pouvoir à cette élite? Je ne crois pas que les électeurs, lors du scrutin, se soient dit : « Hum, si la fin du monde arrivait c’est à ce candidat ou à cette candidate que je confierais mon destin. » Et que sera ce monde, constitué uniquement d’une poignée d’hommes riches (car, avouons-le, ce sont souvent des hommes qui détiennent les plus grandes fortunes)? Quelques enfants de milliardaires gâtés? Belle société en perspective.
Et que dire de la réalité actuelle. Les changements climatiques entraînent déjà des catastrophes naturelles un peu partout sur la planète. Qui sont les plus touchés pour le moment? Les pays où la pauvreté est la plus grande. Tsunami, tempêtes, inondations… sale destin pour les moins nantis!
J’ose rêver et ultimement être utopiste. Nous sommes les seuls responsables du réchauffement climatique. Ne devrions-nous pas en assumer les conséquences? En cas de catastrophe majeure annoncée, pourquoi ne pas rester et nous tenir debout? L’instinct de survie, me direz-vous. La planète n’a pas besoin de nous. Faisons-lui le plus beau des cadeaux, ne luttons pas contre elle, laissons-la gagner. Avec les sociétés élitistes qui émergeraient de cette catastrophe, c’est loin d’être certain que les élus, les mêmes qui nous ont menés à ladite catastrophe, feraient mieux la deuxième fois. Nous avons eu notre chance. Certains experts disent qu’il est trop tard; d’autres affirment qu’il est encore temps d’inverser la vapeur Si tel est le cas, faisons tout en notre pouvoir pour sauver les meubles et ceux et celles qui s’y assoient. Sinon, soyons courageux : ne tentons pas de conserver une humanité qui n’aura rien d’humaine.