
L’arrivée spectaculaire et plutôt inattendue de Valérie Plante à la mairie de Montréal a frappé l’imaginaire québécois. De nombreux journalistes ont parlé d’une remontée spectaculaire des femmes au sein des conseils municipaux, mais malgré quelques victoires significatives, le plafond de verre ne s’est pas effrité pour autant. Voyons d’un peu plus près ce qu’il en est, entre autres dans le Bas-Saint-Laurent.
Au total au Bas-Saint-Laurent, 1 063 candidatures ont été proposées pour occuper 803 postes, soit 1,32 candidature par poste. C’est très peu et ce nombre ne permet pas à la population d’exercer un véritable choix démocratique. Parmi ces candidatures se trouvaient 333 candidates pour des postes de mairesse, de conseillère ou de préfète. Sur le plan de la présence des femmes, le Bas-Saint-Laurent se situe dans la moyenne québécoise qui est de 31,3 % de candidates, pourcentage qui évolue très lentement depuis 2005.
Comme en 2013, 31 candidates sur 172 (18 %) ont brigué la mairie de leur municipalité au Bas-Saint-Laurent. Trois cents autres femmes convoitaient un poste de conseillère sur un total de 885 candidatures, soit plus du tiers.
Élection par acclamation
Comme 58 maires et 7 mairesses ont été élues sans opposition, on peut dire que 57 % des 114 municipalités du Bas-Saint-Laurent n’ont pas fait appel à la population pour élire leur maire ou leur mairesse. C’est encore beaucoup, mais aux élections de 2013, ce pourcentage était de 66 %. Sur les 300 femmes qui ont déposé leur candidature pour devenir conseillère cette année, 159 siégeront sans avoir rencontré d’opposition, cinq de moins qu’en 2013. De plus, 38 conseils municipaux ont entièrement été élus par acclamation; parmi eux, sept ne compteront aucune femme pour les quatre prochaines années.
Aller en élections
Vingt-quatre candidates ont affronté des adversaires pour tenter d’accéder au poste de mairesse tout comme 141 candidates au poste de conseillères. Dans deux des quatre MRC où le préfet est élu au suffrage universel, la préfète sortante a fait face à de l’opposition et a remporté son pari.
Au total, sur les 333 femmes qui se sont portées candidates, 81 (24 %) n’ont pas obtenu de sièges, soit elles ont été défaites ou ont abandonné la course. Cela signifie que 75 % des femmes qui ont posé leur candidature au Bas-Saint-Laurent ont été élues. La population a montré qu’elle est prête à élire des femmes, d’où l’importance d’inciter les femmes à se porter candidates.
Évolution du nombre d’élues au Bas-Saint-Laurent[NL2]
Année |
Mairesse |
Conseillère |
Préfète |
Total de femmes élues |
2005 |
15,7 % (18/115) |
28,6 % (200/700) |
0 % (0/4 poste au suffrage universel) |
26,7 % (218/815) |
2009 |
16,8 % (19/113) |
32 % (218/681) |
25 % (1/4 poste au suffrage universel) |
29,8 % (238/798) |
2013 |
15,8 % (18/114) |
32,3 % (222/687) |
50 % (2/4 postes au suffrage universel) |
30,1 % (242/805) |
2017 |
14,9 % (17/114) |
33,9 % (233/687) |
50 % (2/4 postes au suffrage universel) |
31,3 % (252/805) |
En résumé
Au total, le Bas-Saint-Laurent compte deux préfètes, dix-sept mairesses dirigeront leur ville et 233 conseillères siégeront au conseil de leur municipalité. Sur les 252 femmes élues, tous postes confondus, 113 sont sortantes et 139 sont nouvelles. Les élections ont permis d’injecter beaucoup de sang neuf dans le monde municipal. Un heureux mélange de nouveauté et d’expérience présidera à la prise de décisions!
Cent soixante-sept élues (2/3) l’ont été par acclamation alors que seulement 85 (1/3) l’ont été par scrutin. Sur les 114 municipalités du Bas-Saint-Laurent, 38 ont élu un conseil paritaire, soit le tiers des municipalités. Par contre, 13 municipalités n’ont élu aucune femme (11,4 %).
Ailleurs au Québec
Les femmes disposent maintenant de quelques bons modèles qui pourront les inciter à se lancer à leur tour en politique municipale : Montréal, Saguenay, Rouyn-Noranda, Magog, Percé et plusieurs autres villes seront dirigées par une mairesse. Il reste qu’au Bas-Saint-Laurent, seule Sylvie Vignet de Rivière-du-Loup est mairesse d’une ville centre.
Le nombre de femmes élues au Bas-Saint-Laurent n’a augmenté que de 1,2 % et à l’échelle provinciale de 2,4 %. Malgré une réelle progression et une ouverture de plus en plus grande à accueillir des femmes en politique municipale, bien du chemin reste à parcourir avant d’atteindre la parité!
[NL1]Il est un peu difficile de comprendre que le 6 octobre est le moment de la proclamation des candidats sans opposition….
[NL2]Le tableau est intéressant, mais si ça fait trop de chiffres dans le tableau, on peut simplement garder les pourcentages (enlever les équivalents en fractions). Ce serait peut-être mieux.