Non classé

Courts-métrages internationaux jeunes adultes

Par Sadrina Brochu le 2017/10
Image
Non classé

Courts-métrages internationaux jeunes adultes

Par Sadrina Brochu le 2017/10

Les cinq courts-métrages de la catégorie internationaux jeunes adultes plongent le spectateur dans des univers parfois tout en couleurs, parfois plus monochromes, mais toujours empreints d’une vérité déroutante qui nous ramène à nos incertitudes les plus profondes. Que ce soit par l’ironie ou par l’onirisme, les films atteignent tous cette part chancelante de l’identité, cette partie de soi qui demande quel est ce monde et où en est ma place?

                Le premier court-métrage For Real Tho débute la projection en force en questionnant les limites mêmes entre réalité et fiction. Le montage brusque des scènes et les fréquents regards-caméra attisent la curiosité du spectateur : n’y a-t-il vraiment rien d’autre à voir qu’une bande de jeunes qui attendent dans une nuit artificielle la fin d’un faux tournage qui s’avère être celui du présent film? N’y a-t-il pas un message, peut-être une absence de message, ou même une vérité cachée en filigrane dans les dialogues volontairement vidés de sens?

                Le spectateur, ainsi déstabilisé par le premier court-métrage de la série, bénéficiera d’une nouvelle posture d’écoute pour les films à suivre.

                Summer night et BobbyAnna développent dans une même tonalité des thématiques semblables. Dans les deux cas, deux personnages issus de milieux différents se confrontent dans une optique d’entraide, mais la vie n’est pas si simple et les obstacles s’amoncèlent. Les deux films laissent toute la place aux silences et aux bruitages. Les couleurs tamisées et le montage net offrent une vision sans filtre de la réalité où la force des regards et des rebondissements suffisent à faire comprendre toute la complexité de l’univers des personnages. Si l’empathie et la coopération ne suffisent pas à rendre le monde meilleur, alors comment agir? Ces deux courts-métrages représentent une véritable leçon de persévérance où l’idéalisme rencontre la réalité, où la résignation rencontre l’espoir.

                Au cœur de la projection se trouve Eine Villa mit Pinien, un véritable bijou de couleurs et de folklore : dans un monde semblable au nôtre où les gens portent un masque d’animal qui les caractérise, un « lion » et un « oiseau » visitent une villa abandonnée et se retrouvent pris au piège par une musique qui les ensorcèle. Les images et les allégories abondent, et malgré une tonalité quelque peu enfantine, certaines insinuations sur le corps, l’identité et le caractère permettent de traiter en douceur des thèmes qui, parfois, demeurent au bord de l’inconscient.

Le court-métrage Catherine se distingue particulièrement du reste de la projection. Le film d’animation met en scène une jeune fille qui, à force d’abandons répétés, développe une obsession pour les chats, et ce, tout au long de sa vie. Si le film se concentre surtout sur l’enfance de Catherine, il n’omet pas pour autant le traitement de ce thème universel et sans âge de la blessure affective. Les métaphores puissantes et les associations d’images participent de ce film quelque peu humoristique.

On vous invite donc à la projection des courts-métrages internationaux jeunes adultes ce mercredi 4 octobre dès 18 h à la salle bleue du Paradis pour des films sentis et percutants.

 

Partager l'article

Image

Voir l'article précédent

Poésie enfantine en pays Crie

Image

Voir l'article suivant

Cabaret Bleu Nuit