
L’élection de Trump, les ravages de la guerre aux quatre coins de la planète, les inégalités hommes-femmes, des gouvernements malhonnêtes, etc. On peut se souhaiter tout le bonheur, la santé et la prospérité du monde pour l’année qui s’amorce, mais nous savons bien que rien ne permet d’espérer que la situation s’améliore. Ce n’est pas du pessimisme mais du réalisme.
Certains événements nous laissent cependant croire que l’humain a encore sa place dans la société capitaliste néo-libérale. Le 11 janvier dernier, on a appris que Rimouski deviendrait la 14e ville d’accueil des personnes réfugiées prises en charge par l’État.
Une enveloppe supplémentaire de près de 350 000 $ permettra le soutien nécessaire à l’installation et à l’intégration de 200 réfugiés entre le 1er janvier 2017 et le 30 juin 2019… voilà du moins l’opinion de la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Kathleen Weil.
Bonne idée, manque de moyens?
Ces quelque 200 immigrants seront, certainement, très bien accueillis par les différents organismes d’intégration et par la population habituellement chaleureuse de Rimouski. Mais le travail sera énorme pour les gens qui seront chargés de mener à bien leur installation. Est-ce que 350 000 $ suffiront? Cela signifie à peine 1 750 $ par tête de pipe. Les migrants syriens ou d’autres origines arrivent au Canada avec une seule valise et ne parlent pas français ni même anglais parfois. Ce sont tout de même des êtres humains qui ont droit à notre respect. Il ne faudrait pas qu’on les entasse dans des salles communes sans services. Il est utopique de penser que chaque famille aura sa propre maison meublée. Ils doivent aussi manger et se vêtir. Les enfants devront aller à l’école. Les organismes seront sans doute très utiles pour aider les adultes à se trouver un emploi. Tous ces besoins et toutes ces démarches coûteront inévitablement très cher.
Je ne suis pas contre l’idée d’accueillir ces écorchés de la vie, bien au contraire. Mais il faut bien le faire si on veut qu’ils vivent dignement et s’adaptent à nos us et coutumes. Il faudrait donc plus d’argent, c’est certain!
L’histoire canadienne récente est truffée d’exemples de projets où on a sous-estimé les coûts et où on a finalement dû tourner les coins ronds. Ce serait irresponsable de notre part de promettre mer et monde à ces réfugiés et de les laisser tomber en cours de route par manque de fonds. Il faut être conscient que leur intégration ne se fera pas en une seule année… Y aura-t-il encore de l’argent après deux ou trois ans? Sur cette question, la ministre Weil n’ose pas s’avancer.
Faits saillants sur la population immigrante de Rimouski
En 2011, la population immigrante représentait 1,8 % de la population totale de l’agglomération de Rimouski. Entre 2011 et 2015, 309 personnes immigrantes admises au Québec avaient Rimouski comme destination. En date du 31 décembre 2016, 7 431 personnes réfugiées syriennes ont été accueillies en sol québécois, dépassant ainsi l’objectif du Québec d’accueillir au total 7 300 personnes en 2015 et 2016.