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Le transport de pétrole par train… par pipeline, par camion ou par bateau?

Par Sébastien Rioux le 2016/09
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Le transport de pétrole par train… par pipeline, par camion ou par bateau?

Par Sébastien Rioux le 2016/09

À la suite de l’accident d’un camion de pétrole sur l’autoroute 40 à Montréal dernièrement, on a vu resurgir le fameux débat sur le meilleur moyen de transport pour le pétrole des sables bitumineux. Cela a suffi pour faire réapparaître la démagogie sur le sujet et écarter de la mire le véritable enjeu, celui du pétrole.

Voyez par vous-mêmes un commentaire recueilli sur Twitter démontrant l’ampleur de la désinformation.

Ce que M. Thomas ne prend pas la peine d’analyser dans son commentaire est la conséquence de l’augmentation de la capacité de transport sur la production des sables bitumineux. Contrairement à ce que plusieurs avancent, un pipeline ne remplacera pas les autres moyens de transport, il coexistera avec eux. Produire plus de pétrole aura comme conséquence l’augmentation de tous les moyens de transport, trains, camions, navires et pipelines.

Il existe une stratégie de communication fort connue de toute industrie : proposer un nombre restreint de choix à la population en lui faisant croire que ce sont les seuls possibles. L’enjeu ici est la toxicité du produit transporté et ses effets sur la santé et l’environnement. Alors, pendant que ce faux débat — train contre pipeline — fait rage au sein de la population, l’industrie écarte d’une main de maître le véritable enjeu de nos discussions.

L’industrie veut tripler sa production d’ici 2030 avec toutes les conséquences que nous connaissons. Voilà le nerf de la guerre sur lequel nous devons nous concentrer. Brûler plus de pétrole a obligatoirement comme conséquence une plus grande pollution de l’air, de l’eau et de la terre. Selon l’Association canadienne des médecins, c’est plus de 10 milliards de dollars chaque année que nous déboursons toutes et tous en soins de santé pour des problèmes causés uniquement par la pollution de l’air. Lorsqu’on me parle de construire un pipeline pour le profit, pour la création de richesse et pour le PIB, j’ose rétorquer : « Si ton argument est monétaire, à combien évalues-tu une vie en santé? »

La petite communauté autochtone de Fort Chipewyan en Alberta connaît fort bien le prix à payer de l’exploitation pétrolière sur son mode de vie. Lorsqu’il devient impossible de se nourrir du poisson qui a fait grandir une communauté entière, c’est de la pauvreté que nous créons, aucunement de la richesse. Je refuse d’être complice de ce faux débat sur le transport de pétrole pendant que cette communauté souffre.

C’est pourquoi je dis non à tout ce qui permet l’augmentation de la production de pétrole, peu importe son origine.

Je refuse d’être complice du désastre de Fort Chipewyan.

Je refuse d’être complice d’une idéologie où le profit fait ombrage à la vie.

Je refuse d’être complice d’un jeu où nous sommes les pions et l’industrie le joueur.

Je refuse d’être complice d’une société où la consommation est signe d’une illusion de bonheur.

Je refuse d’être complice d’un monde où la planète est considérée comme une possession.

Je veux être un acteur de changement dans une société où la transition énergétique se veut intelligente et notre consommation décroissante. 

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