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Échos du Forum social mondial

Par Léandre Lecomte le 2016/09
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Échos du Forum social mondial

Par Léandre Lecomte le 2016/09

Né du besoin de créer un lieu de convergence des idées altermondialistes dans un monde capitaliste, le Forum social mondial (FSM) a vu le jour en 2001 à Porto Alegre en tant que réponse au Forum économique mondial de Davos. Le succès de la première édition du FSM a entraîné l’organisation de plusieurs forums sociaux de différentes ampleurs (nationaux, régionaux, etc.). Malgré cette vague de forums sociaux à plus petite échelle sur l’ensemble du globe, le FSM s’était jusqu’à maintenant tenu dans les pays du Sud afin d’offrir une plateforme d’expression et de réflexion à des gens et à des groupes qui en avaient besoin.

Pour la première fois en quinze ans d’existence, le Forum social mondial a été organisé dans un pays du Nord. Sa tenue en août dernier dans la ville de Montréal est très symbolique. Dans la montée du néo-conservatisme à l’échelle mondiale, illustré par exemple par le « règne » du précédent gouvernement Harper, les mobilisations récentes de la population du Québec, comme le printemps étudiant de 2012 et la lutte contre les hydrocarbures, ont insufflé une image de changement à la province. Le comité organisateur du Forum a donc vu le Québec et ses mouvements revendicateurs comme porteurs d’une mission similaire à la sienne : le désir d’un monde meilleur.

Retour sur l’événement

Au premier jour du Forum, toutes et tous étaient conviés au parc La Fontaine où musique, stands, revendications donnaient un aperçu du ton du Forum. Puis, une grande marche de mobilisation à travers les rues du centre-ville a permis aux milliers d’individus présents de se déplacer vers la Place des festivals pour le spectacle d’ouverture aux couleurs et aux rythmes internationaux.

Les trois jours suivants, du 10 au 12 août, avaient lieu des activités autogérées. Plus de 1 200 activités étaient proposées par des organisations de toute origine. Regroupées en différents thèmes (de la lutte contre le colonialisme jusqu’à la justice environnementale), les activités se déroulaient dans divers lieux du centre-ville montréalais. Malheureusement, comme un grand nombre de participantes et de participants n’étaient pas familiers avec le centre-ville, il y a eu de nombreux retards. De plus, plusieurs annulations ou modifications de dernière minute ont occasionné un certain désagrément, malgré que l’application du FSM et son site Internet tentaient de maintenir à jour la programmation.

Tous les après-midis se clôturaient par des assemblées de convergence permettant aux différents groupes et aux individus travaillant sur des thèmes communs de se rencontrer afin de construire des réseaux d’actions : campagnes, boycotts, pétitions, mobilisations, etc. À la fin du Forum, l’Agora des initiatives pour un nouveau monde s’est concentrée sur un objectif commun : engendrer un mouvement de convergence des actions à une échelle internationale. Les stratégies discutées lors des assemblées de convergence avaient maintenant un espace pour être élaborées. Quelques centaines de gens se sont donc réunis dans des cercles de discussion sur différents sujets afin de donner vie à l’esprit altermondialiste du FSM. Inspirée de l’agora du changement du Forum social bas-laurentien, cette grande activité est une première pour le FSM. Alors que, dans son essence même, un forum social est essentiellement un lieu de discussion, l’agora qui a conclu le Forum est un élément qui apporte la possibilité d’une coopération vers un monde meilleur.

En soirée, 22 grandes conférences ont eu lieu. Mettant de l’avant des enjeux actuels comme le revenu de base et les luttes de la communauté LGBT, ces conférences visaient à éduquer un public vaste et diversifié à la mobilisation. Alors que de nombreuses activités avaient lieu dans un contexte plutôt intime en raison d’une participation plus petite que prévue, les grandes conférences ont souvent fait salle comble.

Participation et continuité

Alors que le Forum social mondial de Montréal prévoyait accueillir de 50 à 80 000 personnes, l’événement a attiré un nombre nettement inférieur de participants. Cette faible participation pose plusieurs questions. Est-ce que l’organisation d’un FSM dans un pays du Nord est réalisable? Est-ce que le niveau de développement économique d’un pays change l’échelle à laquelle un forum social doit être organisé? Cette moins grande participation au FSM de Montréal aura tout de même permis de repenser l’importance des forums régionaux. De plus, le refus d’accorder des visas à plusieurs invités étrangers soulève des questions importantes.

Maintenant que la douzième édition du Forum social mondial est terminée, il faut compter sur la motivation des gens y ayant participé pour assurer sa continuité.

Pour suivre les événements post-forum, consultez la page Facebook du Forum social bas-laurentien qui publie régulièrement de l’information liée au FSM ou à des initiatives connexes.

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