Actualité

De l’Homo sapiens sapiens au capitalisme sauvage sauvage

Par Fred Dubé le 2016/01
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De l’Homo sapiens sapiens au capitalisme sauvage sauvage

Par Fred Dubé le 2016/01

C’était la préhistoire. Tout allait super bien sur cette Terre bleue comme une orange! Les lézards se faisaient pousser des ganses pour devenir des sacoches, les chimpanzés bonobos se décrottaient le fion avec leur doigt sans peur de se retrouver viraux sur YouTube, alors que d’autres singes lançaient des os dans les airs en espérant que Stanley Kubrick les remarque pour jouer dans 2001 : l’odyssée de l’espace. Tout allait bien, jusqu’à ce que l’Homo sapiens sapiens (celui qui sait qu’il sait) se lève debout, commence à gosser des outils pour se trimer le pubis, invente le langage et des traditions culturelles autour du feu. C’est à partir de là que « la marde a pogné ». L’agriculture, un mode de vie sédentaire et la propriété privée ont remplacé la chasse nomade, les rastas et le aki. Puis, la destruction de la mégafaune par des chasses abusives engendra l’invention du gaspillage. Propriété privée et gaspillage : ça s’alignait vers le capitalisme sauvage sur un esti d’temps.

Mais avant le capitalisme, y’a eu le féodalisme, où des seigneurs exploitaient leurs paysans serfs. Emprisonné sur un petit lopin de terre, le serf loqueteux cultivait et payait des taxes au noble seigneur en échange du droit de vivre. À l’époque, la catapulte était le moyen de transport le plus dangereux, mais le plus abordable. Heureusement que, quelques siècles plus tard, Darius, l’oncle scientifique dans Robin et Stella, inventa le Rapidotron. Ce système de téléportation reste un mystère, car il fut racheté par GM et détruit pour ne pas nuire à la vente de ses gros JEEPS et à l’industrie pétrolière. Ça résume bien l’ère du capitalisme industriel.

Après moult révoltes et la révolution industrielle, le paysan féodal, « libéré » de sa terre, put alors aller vendre sa force de travail ailleurs, c’est-à-dire migrer en ville, devenir un ouvrier et se faire exploiter dans une usine, non pas par un seigneur, mais par un patron bourgeois, en échange d’un salaire de crève-faim. En gros, le changement majeur entre l’exploitation féodale et capitaliste, c’est qu’on est libres de choisir le maître qui nous exploitera. C’est Adam Smith qui a esquissé la première théorie générale de l’économie politique avec la fameuse « main invisible » du libre marché que nos intégristes du capitalisme citent encore aujourd’hui pour justifier l’injustifiable : l’accumulation sans fin des capitaux dans les mains visibles d’une petite minorité.

Deux éléments furent essentiels à l’expansion du capitalisme sauvage. Premièrement, la « découverte » de l’Amérique par un dangereux gambler mégalomane nommé Christophe (osti de) Colomb. Une vraie merde ultra endettée qui, partie chercher des épices pour sa femme, est finalement revenue avec de l’or, des fourrures et un génocide. Deuxièmement, la traite négrière qui importa des millions d’Africains vers le Nouveau Monde pour qu’ils se tuent à bâtir la démocratie libérale. La Constitution des États-Unis est comparable au Necronomicon, car tous deux ont été écrits avec le sang des morts. Bref, génocide et esclavagisme furent les piliers fondateurs de l’Amérique. Message à la famille Walmart et à Mark Zuckerberg : votre fortune repose là-dessus. Dormez bien!

Début 1980, le capitalisme se déchaîne! Satan se fait retirer deux tumeurs cancéreuses de son anus et les baptise : Margaret Thatcher et Ronald Reagan. La vieille pute anglaise et le cowboy retardé shootent le capitalisme sauvage avec du PCP, qui devient alors le néolibéralisme. Le capitalisme industriel s’est organisé, a évolué vers un néolibéralisme mondial et nous a propulsés vers la fin du monde : la cinquième extinction massive des espèces.

Le système capitaliste dans lequel nous vivons aujourd’hui est tout sauf naturel. Il s’est construit sur l’exploitation, la guerre, le vol et l’injustice. Chaque jour, c’est par la violence qu’il s’impose dans nos vies. Sa logique institutionnelle le contraint à trouver de nouveaux marchés, à augmenter la production et la consommation, à conquérir davantage d’écosystèmes en utilisant plus de ressources. Pour que tout cela ressemble à de l’acceptabilité sociale, les plus grands assassins du monde, convertis en politiciens ou en PDG, nous parlent de capitalisme « vert », de pétrole « éthique », de guerre « propre », et quoi encore : d’exploitation équitable, d’uranium bio et de génocide sans gluten?

Esclavagisme, féodalisme ou capitalisme, le pouvoir d’où qu’il vienne n’est pas fait pour être conquis, mais détruit. L’ordre moins le pouvoir : vive l’anarchie!

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