
Dans cette section, le rédacteur en chef du Mouton Noir, Marc Simard, partage avec les lecteurs ses coups de gueule, des textes coup de cœur de collaborateurs et encore plus…
Cette semaine, Marc vous offre le texte de Sylvie Lavoie de Rimouski sur la crise humanitaire des réfugiés de Syrie.
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Comment faire en sorte que mon regard s’étende au-delà de nos frontières et que mon cœur s’ouvre au reste de l’humanité? Je suis née dans un pays parmi les plus privilégiés où même la situation des plus démunis n’atteint pas l’horreur ni la violence d’une large part du monde actuel, et je me rappelle notre grande capacité de mobilisation face à des catastrophes d’ici comme l’enfer de Mégantic, les couches de glace du verglas ou le déluge du Saguenay.
Comme réagirais-je si ma fille, ma petite-fille, ma sœur, ma mère, étaient constamment menacées des pires tortures, là où les murs de leurs maisons n’abritent plus rien, là où la vulnérabilité atteint un paroxysme tel que se mettre en marche devient la seule alternative, même si cette marche en est une vers la mort, car rester est une mort certaine et partir contient l’espoir fou d’une main tendue, l’espoir insensé de vivre, tout simplement. Comment ne pas me laisser atteindre par ces milliers de personnes qui chaque jour perdent leur combat et font de la Méditerranée leur tombeau, ou de ces milliers d’autres qui atteignent l’autre rive mais qui sont refoulés, que ce soit par des soldats armés ou par des murs de fils barbelés?
L’Allemagne a annoncé qu’ils ouvraient leurs portes à 800 000 réfugiés. Au prorata de la population, ceci signifierait pour nous 400 000 entrées sur notre vaste territoire. M. Harper lui, avec sa promesse de 10 000 personnes en 4 ans, me consterne au plus haut point avec 2 500 personnes par année, dans un système à la bureaucratie rendue si rigide et imperméable, que seul un faible pourcentage de cette promesse de ne rien faire réussira à traverser.
Au-delà de la peur de la différence, je rêve de voir se lever des milliers de familles Québécoises prêtes à accueillir chez eux une famille de réfugiés! Une main tendue pour un droit à la vie, pour la dignité, pour l’humanité! Par cette pétition, j’ouvre mon cœur et ma porte à mes frères et mes sœurs qui partagent avec moi le désir de vivre sur une planète en toute sécurité, dans un minimum d’harmonie et de paix. Je me tiens debout et exige de notre Premier Ministre qu’il ouvre la porte de notre pays et ainsi je lui signifie que rue des Pommetiers à Rimouski, nous sommes fins prêts et que nous les attendons!