Champ libre

Images, paysages et légendes

Par Chantal Sasseville le 2015/07
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Images, paysages et légendes

Par Chantal Sasseville le 2015/07

La première chose qui m’a marquée lorsque j’ai lu le conte fantastique Ekkian, le bossu des collines Chic-Chocs est le niveau de langage utilisé. Également, le style d’écriture peu commun, où s’entremêlent poésie, accents et récits, invite le lecteur à prendre son temps et non à s’empiffrer de textes simplets. On comprend que Gérald Tremblay, l’auteur de ce roman jeunesse, ne prend pas son public pour moins intelligent qu’il ne l’est. L’univers fantastique dans lequel évoluent les personnages nous conduit entre autres au cœur des légendes amérindiennes, gaspésiennes, matapédiennes et matanaises. Les lecteurs avides de récits remplis d’images et de descriptions de paysages qui coupent le souffle ne seront pas déçus. Ils seront transportés à travers les saisons et les récits qui tentent d’expliquer l’imprévisibilité de la température de la région.

Le lecteur passe du sourire au soupir et de la colère au soulagement en lisant les péripéties vécues par les membres d’une famille nouvellement établie dans la Matanie avec un troupeau de chèvres. Si vous n’êtes pas de ce coin de pays, vous désirerez le découvrir, et ce, malgré les coyotes qui pour une question de territoire partent en guerre contre tous. Ce livre formé de trois tomes fait vivre dès les premières lignes une panoplie d’émotions et fait soupirer d’aise le lecteur lorsqu’arrive le dénouement de tous les tourments que peuvent vivre humains et animaux. Pour les besoins du récit, les animaux prennent des attributs et des travers humains, et par le don du langage savent transporter le lecteur dans leur univers. Tous les personnages sont guidés selon les bons vouloirs du bossu des montagnes, Ekkian, petit lutin malin, aimé des uns et détesté des autres. J’avoue que le récit est quelquefois difficile à suivre à cause de la lourdeur de détails, et que les tics de langage de certains personnages peuvent agacer, mais si j’ignore ces quelques irritants le récit m’a plu.

Ekkian mène à la découverte d’un monde imaginaire peu commun, rempli de rebondissements.

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