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Pas besoin D’Amour

Par Fred Dubé le 2015/03
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Pas besoin D’Amour

Par Fred Dubé le 2015/03

Peut-on exiger un moratoire sur les Tim Hortons à Rimouski? On est rendu avec cinq Tim Hortons. Cinq! Est-ce que le maire de Rimouski, M. Forest, a gagné ses élections en promettant « un Tim Hortons à chaque citoyen »? Pas facile pour de jeunes entrepreneurs qui désirent ouvrir un café indépendant et personnalisé de faire compétition au monopole des beignes. C’est aussi ça, empêcher l’exode régional.

Après le maire de Rimouski, poursuivons sur le même thème : le Parti libéral. Pour celles et ceux qui ne replaceraient pas ce parti, eh bien Le Devoir du 28 octobre 2014 écrivait: « Le Parti libéral du Québec est la formation la plus durement touchée par la corruption; c’est le véhicule idéal pour les entrepreneurs véreux. » C’est le parti au pouvoir présentement. C’est cool, non?

C’est un parti fondé en 1867, qui appartient donc au Moyen Âge du Québec, qui est gangrené par l’élite économique et qui se fiche de l’environnement. Le Parti libéral est atteint d’une maladie mortelle qu’on appelle néolibéralisme, aussi nommé « terrorisme économique ». Ma question aux députés : êtes-vous des robots? Sinon, comment faites-vous pour dormir la nuit?

N’oublions pas que pendant la course à la chefferie, Philippe Couillard s’est fait ouvertement accuser de manquer d’éthique et d’entretenir des liens frauduleux par… les deux autres candidats libéraux! Comme dirait un personnage des Simpson : Ha!

Jean Charest fut remplacé par Philippe Couillard. Et alors? Le Parti libéral est tellement un vieux lézard qu’on se mélange entre le devant et le derrière. Si l’on pense couper la tête en changeant de chef, en réalité, on ampute temporairement la queue qui repousse sans rien changer au reste. Philippe Couillard, avec sa tête de gland, est cette nouvelle queue.

Devant le scandale de la banque HSBC, accusée de blanchiment d’argent et de fraude fiscale impliquant des centaines de riches Québécois, M. Couillard a-t-il montré des signes d’indignation? Pas du tout. Même pas un pet sauce! Dans le monde à Couillard, ces pratiques sont normales. Dans son monde, c’est vers le bas qu’on va chercher le « cash », pas vers le haut. Dans son monde, il a lui-même eu recours à ces stratagèmes. Cet homme est un fieffé bandit à la tête d’un parti de dangereux criminels. Pas besoin de fusil, ils ont la loi.

D’ailleurs, je salue les manifestantes et les manifestants qui étaient devant le bureau du député libéral Jean D’Amour à Rivière-du-Loup en février. Vous êtes superbes et justes! Ce député fantôme brille par son absence sur le terrain et par son manque de réaction. Pour communiquer avec lui, il faudrait se munir du jeu Ouija. Ou bien ramener Chantal Lacroix et sa table hyperactive qui danse le twist : « Jean, si tu nous entends, branle la table. Et si possible, protège notre région. »

Le taquin D’Amour, qui était impliqué jusqu’au cou dans les magouilles de génie-conseil (ces firmes qui faisaient du financement illégal auprès du PLQ), et qui a reconnu avoir contrevenu à la Loi sur le lobbyisme, eh bien ce filou félin a rénové son bureau de comté en pleine austérité en refilant une facture de 228 000 $ aux citoyens. Rénover un bureau pour 228 000 $? À ce prix-là, est-ce que les boules chinoises en diamant étaient incluses? Un service 24 h sur 24 de geishas aux toilettes pour torcher sa petite cenne royale, bien assis sur son trône en or à couler du bronze et à lécher des enveloppes brunes?

Je l’aime D’Amour, ce Jean. Surtout lorsqu’il a utilisé son temps de parole à l’Assemblée nationale pour féliciter la gagnante d’Occupation double : « Ce matin, je désire rendre hommage et saluer cette jeune femme de chez nous qui a remporté les grands honneurs de l’aventure Occupation double […]. » L’Assemblée nationale est une basse-cour où l’on rend hommage aux poules de luxe.

Mais n’oublions pas son vrai rôle : maintenir l’ordre social nécessaire au processus d’exploitation humaine. Au Québec, dans les années 1960, les entreprises étaient imposées à environ 40 %, alors qu’aujourd’hui, elles ne paient plus que 15 % d’impôts. On remarque donc que le gouvernement préfère refiler le fardeau fiscal aux contribuables plutôt qu’aux entreprises, tout en démantelant nos services sociaux.

Le site « nonauxhausses.org » propose des solutions de rechange à l’austérité : contrôler le coût des médicaments (régime entièrement public d’assurance médicaments), augmenter le nombre de paliers d’imposition, augmenter le taux d’imposition des entreprises (sauf les PME), réinstaurer la taxe sur le capital pour les entreprises financières, chasser les paradis fiscaux, etc.

Maintenant que nous savons tout ça, nous n’avons que deux choix : soit on milite, soit on est complice. Le statu quo n’existe pas. La neutralité cautionne l’ordre établi et soutient donc ceux qui sont en position de pouvoir. Allons-nous être des spectateurs moribonds ou des acteurs galvanisés?

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