
Panorama de Tire le coyote commence et se termine par une pièce instrumentale, comme pour mieux encadrer les neuf morceaux qui composent le cœur de son troisième album studio. Avec sa voix si particulière qui se marie bien avec le propos, Benoit Pinette alterne entre chansons rythmées aux accents souvent country servies sur lit de chœurs enjoués et ballades introspectives où le rythme plus lent permet de mieux savourer la plume poétique et imagée du chanteur québécois. Le rapport entre la nature et l’homme est toujours présent, doublé ici d’une volonté de faire tabula rasa et de se tourner plutôt vers l’avenir, l’espoir. La femme devient alors plus qu’une source d’inspiration : une référence qui guide toute action, toute motivation.
Si la guitare (et ses différentes déclinaisons : pedal steel, lap steel ou dobro) et l’harmonica sont ici mis à l’avant-plan, l’élément surprise de Panorama est la clarinette de Jean-Daniel Lessard, qui ajoute vraiment une couleur particulière aux chansons, tout comme les quelques notes de violon de Marie-Christine Roy. Les guitaristes en herbe ou professionnels apprécieront par ailleurs la présence des accords dans le livret, ce qui rend les chansons encore plus sympathiques et agréables à écouter.
Ainsi, Tire le coyote reprend, là où il l’a laissée, sa place de chansonnier folk et continue à tracer son sillon dans la chanson québécoise, tout en se démarquant de plus en plus de ses confrères pour trouver son propre terrain à labourer, son propre paysage à façonner. La vue y est de plus en plus splendide.