
Dans cette section, le rédacteur en chef du Mouton Noir, Marc Simard, partage avec les lecteurs ses coups de gueule, des textes coup de cœur de collaborateurs et encore plus…
Cette semaine, Marc vous invite à lire le texte de Rosalie Carrier Cyr et Caroline Guay de Rimouski sur la nécessité d’améliorer l’offre de services en transport collectif à Rimouski.
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Issu de la démarche de réflexion menée par l’Alliance pour la solidarité et l’inclusion sociale Rimouski-Neigette, un comité pour l’amélioration du transport collectif s’est formé durant l’hiver 2013. Différents problèmes d’utilisation du service Taxibus et Citébus sur le territoire ont été mis en commun et la recherche de solutions a fait naître la conviction qu’il est possible d’améliorer l’accessibilité au transport collectif de Rimouski, entre autres par l’optimisation de sa desserte et la diminution du coût. Devant le contexte où la Ville de Rimouski renouvelait l’offre de service des autobus en janvier 2015, mais qu’elle n’avait pas l’intention de procéder à une évaluation publique du système de Taxibus et de Citébus actuel, le comité a choisi de travailler à l’élaboration d’un mémoire.
L’objectif premier du mémoire était de mettre en lumière les problèmes du système actuel et de proposer des modifications favorisant l’inclusion des personnes en situation de précarité économique. À la lueur de nos recherches et de nos sondages auprès de la population, nous avons constaté que beaucoup de besoins formulés étaient présents autant chez les personnes en situation de précarité que chez monsieur et madame tout le monde. Notre conclusion : une amélioration significative de l’offre de service actuelle du transport collectif à Rimouski est réalisable à moyen terme et aurait des retombées pour les personnes n’ayant pas de voiture tout comme pour l’ensemble de la population. D’ailleurs, des experts consultés nous ont appris qu’une amélioration de l’efficacité et de la fréquence des trajets pouvait se faire dans les coûts d’exploitation actuels. Malheureusement, même si notre comité inclut des personnes de tous les horizons et des expertises variées, notre démarche semble se buter à un défi de taille : nous devrons nous contenter d’avoir émis nos constats et nos recommandations par l’entremise d’un mémoire, déposé au conseil municipal du 6 octobre 2014, un point c’est tout. Malencontreusement pour les élues et les élus, nous voulons faire partie intégrante de la solution!
En effet, comment peut-on parler d’assurer la pérennité du service si la population de Rimouski n’est pas directement consultée dans le processus? Nous croyons que la décision ne doit pas se prendre en vase clos mais, à l’exemple de la Ville de Granby, en incluant un processus de consultation de la population. Nous croyons que tous les acteurs concernés, la population et les membres de notre comité font autant partie de la solution que les décideurs. Le service de transport collectif est une affaire qui nous concerne tous et toutes, de l’étudiant au marchand du centre-ville en passant par la mère monoparentale ou la famille de classe moyenne. Bien sûr, lors de la séance du conseil municipal d’octobre 2014, nous avons pu présenter rapidement les grandes lignes du fruit de notre labeur. Toutefois, malgré une écoute sincère des élus, le conseil demeure un lieu où l’espace de dialogue est minimisé.
Par ailleurs, comment le conseil municipal peut-il voir notre démarche et l’amélioration du transport collectif uniquement comme une dépense dans le secteur d’activités d’ordre social? Est-ce en raison de notre relation avec l’Alliance? On nous dit que nous devrions nous sentir privilégiés d’avoir accès à ce service de transport étant donné l’immensité du territoire rimouskois et sa faible densité, mais puisque le service est là et que des investissements ont déjà été faits, pourquoi ne pas travailler à sa pérennité en le rendant plus efficace, flexible et abordable? Contrairement à nos élus, nous croyons qu’une augmentation de l’achalandage — conséquence de l’amélioration substantielle de la desserte — et qu’une diminution du coût de la carte mensuelle seraient un investissement autant pour la vitalité socioéconomique du centre-ville que pour l’attractivité de Rimouski à l’échelle du Québec.
Alors que la Ville de Rimouski a fait le choix environnemental, en 2011, d’adopter le transport collectif, pourquoi ne pas persévérer dans cette voie en l’améliorant afin qu’il soit une solution de rechange crédible à l’automobile pour l’ensemble de la population, autant pour les personnes en situation de précarité économique, les travailleurs, les familles, les personnes âgées que pour les amoureux de la nature?