
Dans cette section, le rédacteur en chef du Mouton Noir, Marc Simard, partage avec les lecteurs ses coups de gueule, des textes coup de cœur de collaborateurs et encore plus…
Cette semaine, Marc vous invite à lire le texte d’André Mainguy de Longueuil, sur le transport du pétrole au Québec.
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Si le Québec est devenu le lien de passage obligé pour le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta, via les transports ferroviaires, les bateaux ou les oléoducs, il ne semble pas que l’on ait appris de la catastrophe de Lac Mégantic, où le Québec éponge la plus grande partie des coûts humains et financiers de la catastrophe. Pourtant, ce pétrole en provenance de l’Ouest américain était destiné à Irving Nouveau-Brunswick.
S’il y avait un autre accident ferroviaire, quelle est la protection humaine et financière, que le Canada a prévu, comme couverture, puisque le Québec n’a aucune voix au chapitre ? Est-ce normal de devoir laisser passer du pétrole sur le Territoire du Québec sans que sa population ou son gouvernement n’ait quoique ce soit à dire ? Pourtant, en Colombie-Britannique, un projet d’oléoduc est bloqué par la province et les autochtones.
Le gigantesque oléoduc que projette de construire TRANSCANADA, qui va joindre le Port de Cacouna, en pleine pouponnière des Bélugas, l’oléoduc doit franchir le St-Laurent à la hauteur de St-Augustin-de-Desmaures, soit à quelques kilomètres en amont des prises d’eau de Québec et de Lévis. L’oléoduc de TRANSCANADA aura un mètre de diamètre et transportera, chaque jour, 1 100 000 barils de brut des sables bitumineux. En terme un peu plus visuel, cela veut dire : 12,73 barils à la seconde. Imaginez un bris de cet oléoduc pour les habitants de Québec et Lévis, de même que pour plusieurs municipalités environnantes ? Que va-t-il se passer dans tout l’estuaire du St-Laurent avec ces bateaux et ces oléoducs qui tôt ou tard vont créer des dommages ?
Au moment où tout est mis en oeuvre, aucune information nous provient du gouvernement Harper, autre que celle d’entendre que le Québec ne peut s’opposer à ces projets. Quelle magnifique ouverture et respect envers le Québec, après Lac Mégantic et le rapport du BST ! Et nous vendons notre électricité à perte pour que les usines de transformation situées à l’extérieur du Québec puissent continuer à croître !