Champ libre

La légende du Grand Lièvre

Par Fernande Fournier le 2014/05
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La légende du Grand Lièvre

Par Fernande Fournier le 2014/05

Yvon H. Couture, né en 1946, a déjà écrit une dizaine d’ouvrages : des essais, un roman, des recueils de poèmes, des contes. Il a commencé à écrire à l’adolescence et a reçu des mentions honorables et des prix littéraires.

Dans son nouvel ouvrage de 170 pages, l’auteur abitibien troque sa plume de poète et de romancier contre celle de conteur et d’ethnohistorien. Algonquin du Clan de l’Ours, il entraîne le lecteur dans l’univers fabuleux du Grand Lièvre, le héros central de la mythologie algonquine. Son travail de recherche remarquable nous fait connaître les sources de la légende et ses différentes versions.

Les mythes traditionnels transmis de bouche à oreille depuis la nuit des temps sont appelés « atisokan » chez les Algonquins de l’Abitibi. Selon les propos recueillis, les Cris de la Baie-James ainsi que les Micmacs et les autres Wabanakis de la côte Atlantique connaissent le Grand Lièvre sous divers noms. Avec la migration, on peut affirmer que ce héros a déjà été connu de l’Atlantique au Pacifique. « Les anciens Anishinabek lui ont donné le nom de Kitchabou à cause de son apparence et de sa couleur. »

La vie de Kitchabou débute avec sa naissance miraculeuse. Au cours de sa vie, il combat le Vent d’Ouest, donne des noms aux animaux, leur distribue des habits et de la graisse afin qu’ils puissent survivre. Il sauve les animaux du déluge universel et rencontre des personnages plus grands que nature. Ce n’est qu’à la fin, lors du grand déluge, qu’apparaissent les humains que le démiurge a modelés avec la chair des animaux morts noyés.

Pour qui aime la nature, cette légende fonde une pratique sociale et transmet des valeurs telles que le respect, le partage, l’entraide, l’humilité, la place que chacun occupe dans un groupe. Même le plus humble des animaux accomplit une tâche dont l’importance est reconnue.

Bien sûr, s’il y a un héros, il y a nécessairement un antihéros. Ici, le Grand Lièvre doit combattre les serpents qui veulent l’anéantir et la grenouille qui retient l’eau; causant ainsi une énorme sécheresse.

Comme dans plusieurs légendes, le bien triomphe du mal. Heureusement, car que serait la vie sans un peu d’espoir, sans un peu de magie!

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