Champ libre

Un nouvel album qui sent l’été

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Un nouvel album qui sent l’été

À l’instar des Sessions Cubaines (2011), le dernier album de Philémon Cimon, L’été, a été enregistré rapidement et avec spontanéité. Depuis 2011, le contexte a changé : le studio de La Havane a été troqué pour l’Hotel2Tango, mais le souci d’un son rappelant la performance en direct est demeuré.

La voix de Philémon Cimon, belle d’imperfections, semble refléter dans ses inflexions ses émotions à l’état brut, comme un bulletin météo détaillé de l’âme. La poésie, simple au premier contact, se fait riche et inusitée et sert l’intention de l’artiste au quart de tour : mi-naïve, mi-troublée dans « Soleil blanc » (« Tu t’rappelles l’après-midi/Un rideau d’arbres d’ennui/Mais t’es un soleil dans ma vie/La lumière dans ma pluie »), efficace dans « Chose étrange » (« Tu donnes ton corps/Comme on donne la mort ») ou onirique dans « Julie July » (« Je t’ai rencontrée sous l’eau/Blanche, nue et sans maillot/Je t’ai parlé à travers une bulle/Qui t’a heurté la clavicule »).

Avec L’été, la pop accessible n’est pas insignifiante pour autant. Loin de se cantonner aux progressions d’accords les plus fréquentes, le musicien choisit judicieusement ses couleurs. La voix de Philémon Cimon, souvent haut perchée, étonne lors de ses courts séjours dans le registre grave et montre une autre corde à son arc pour émouvoir, notamment dans « Julie July ». Les cordes et les cuivres complètent les arrangements, sobres et bien dosés.

Philémon Cimon, L’été, Audiogram, 2014.

Plusieurs moments forts dans cet album de l’été éternel : « Chanson pour un ami », émouvante et prenant aux tripes; « Moi j’ai confiance », optimiste malgré l’adversité; « Au cinéma », pour le vers d’oreille tenace mais très agréable qu’elle provoque illico. Philémon chante encore, et c’est pour le mieux.

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