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Au secours ! Ça ne tourne pas rond dans notre assiette

Par Christine Portelance le 2014/03
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Au secours ! Ça ne tourne pas rond dans notre assiette

Par Christine Portelance le 2014/03

Il n’est pas toujours facile de manger à la fois pour sa santé et celle de la terre. L’été, lorsque je commence à recevoir des paniers de légumes bio, c’est un plaisir de tous les sens de voir se succéder ces légumes frais, cultivés avec amour par des jardiniers talentueux qui, étant gourmets, se préoccupent aussi du goût. Manger l’esprit content : sans soucis sur la provenance, l’empreinte écologique, les OGM, etc. L’automne, les réserves de légumes racines, de courges, d’ail ont quelque chose de rassurant. En mars, l’ail acheté en septembre bat en saveur les bulbes en provenance de Chine.

Manger devrait être simple et naturel, mais avec l’avalanche d’information, on ne sait plus toujours où donner de la tête : le régime paléolithique, le végétarisme, le végétalisme, le tout cru, l’anti-gluten, l’anti-lait, l’anti-sucre, l’anti-sel, l’anti-cholestérol, le jeûne, les cures, les aliments miracles, les suppléments miracles, les bons gras, les mauvais gras, les gras exotiques. Un bombardement qui ne fait que titiller un sentiment de culpabilité. Sans compter la peur et l’angoisse devant les aliments « Frankenstein », les pesticides et autres substances toxiques, les antibiotiques et hormones de croissance, les herbivores qu’on nourrit comme des carnivores (ce qui nous a donné la vache folle), les carnivores nourris en herbivores. Choisir des produits à l’épicerie se transforme parfois en un parcours du combattant. Ne vous étonnez pas que le goût de la truite géante du Chili ne se distingue guère du saumon d’élevage, ils sont souvent nourris de la même moulée additionnée des mêmes colorants artificiels pour rendre leur chair rosée.

Les péchés nous manquent-ils tellement qu’on en voit dans notre assiette?

Pour ma part, j’aime les ouvrages du docteur Jean-Marie Bourre qui s’intéresse à la diététique du cerveau. On y apprend que nous avons la même biologie que Cro-Magnon, qui était omnivore, car c’était la meilleure stratégie pour nourrir le cerveau. Se transformer en herbivore serait « compromettre le développement et l’harmonie du cerveau ». Viande, céréales, laitages, œufs, poissons, crustacés, bons gras, fruits et légumes, arrosés de bière et de vin, on doit manger de tout sans jamais oublier que le cerveau est fait pour le plaisir. Facile comme régime. Ce docteur nous apprend en outre qu’il existe une synergie entre viande et légume : le fer permet d’absorber plus de vitamine C que si le légume en contenant était consommé seul, et la vitamine C du légume permet d’assimiler plus de fer que si la viande était mangée sans. Un œuf cuit permet d’assimiler plus de nutriments qu’un œuf cru. Même chose pour le bêta-carotène, mieux assimilé lorsque les carottes sont cuites. Les détracteurs du lait oublient que l’utilisation du lait des animaux fut une découverte de génie par les humains primitifs puisqu’elle permit des os plus solides, ce qui facilita la station debout et ainsi le cerveau pouvait mieux commander les mains. L’invention du fromage et du yogourt serait donc plus importante pour l’évolution humaine que celle de l’agriculture.

On dit souvent qu’on est ce qu’on mange, alors si on ne sait plus trop comment se nourrir, est-ce l’expression d’une angoisse existentielle? Les péchés nous manquent-ils tellement qu’on en voit dans notre assiette? Prenons bien garde de ne pas balancer par-dessus bord un savoir culinaire millénaire, et n’oublions pas que la véritable sécurité alimentaire réside dans la préservation des nutriments dans les aliments.

Les meilleures recettes sont souvent les plus simples. Ma mère disait : ça prend trois légumes de couleurs différentes avec ta viande. Sagesse de la simplicité.

Une prédiction? La mode des smoothies finira par révolutionner le manger mou. Je veux mon Vitamix dans ma chambre de résidence pour vieux. Mon dernier coup de cœur : bleuets sauvages congelés, ananas, épinards, et gingembre frais.

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