Dans un récent discours, le président Obama s’est questionné sur la présence de 1 400 centrales électriques au charbon sur le territoire américain. Bien sûr, il avait en tête la quantité astronomique de pollution que produisent ces centrales électriques au charbon qu’il voudrait voir graduellement remplacées par des centrales au gaz de schiste. Toutefois, de récentes études tendent à montrer que les centrales au gaz de schiste produisent autant de pollution que les centrales au charbon.
Cette production d’énergie polluante chez nos voisins du Sud devrait nous inquiéter parce que les vents dominants soufflent du sud-ouest vers le nord-est, traversant ainsi la ville de Montréal pour ensuite suivre la vallée du Saint-Laurent. De plus, les catastrophes dites naturelles que subit le Québec, depuis le déluge du Saguenay, le verglas de 1998 et certains ouragans qui entraînent la dévastation dans les villes et les campagnes, ont toutes un point en commun : la dure réalité des changements climatiques.
En 2011, à elle seule, la Chine consommait presque la moitié de tout le charbon extrait dans le monde, soit 3,47 milliards de tonnes, alors que le reste du monde en consommait 3,9 milliards. Le charbon est utilisé pour produire 20 % de l’électricité dans le monde et est responsable de 20 % de la pollution planétaire.
En 2011, à elle seule, la Chine consommait presque la moitié de tout le charbon extrait dans le monde, soit 3,47 milliards de tonnes, alors que le reste du monde en consommait 3,9 milliards.
La Chine compte environ 24 000 mines de charbon, pour la plupart de petite taille. Annuellement, 20 000 mineurs y perdent la vie. Qu’est-ce qui peut arrêter cette folie meurtrière ? L’augmentation des catastrophes, en particulier dans les pays qui utilisent le charbon, la source la moins coûteuse pour produire de l’électricité ? Depuis quelques années, la Chine a construit des alumineries et des centrales au charbon au rythme d’une centrale par semaine. Et ce n’est pas fini, car d’ici quelques années vont s’ajouter 1 200 nouvelles centrales électriques au charbon, dont 455 en Inde et 363 en Chine. Ce développement met de la pression sur les alumineries du Québec, alimentées par une énergie propre, parce que le charbon qu’utilisent les Chinois coûte une fraction du prix de l’hydroélectricité québécoise.
Ici aussi
Les groupes environnementaux devraient accorder une attention particulière à ce phénomène de la multiplication d’usines polluantes à l’extérieur du Québec, car elles menacent la rentabilité de nos industries. Est-ce normal qu’une tonne d’aluminium produite avec de l’énergie propre soit vendue au même prix qu’une tonne d’aluminium produite avec de l’énergie polluante ? Voilà une des questions à poser au politique et à l’industrie. L’entreprise Alcoa à Baie-Comeau retarde la modernisation de son aluminerie, peut-être parce qu’elle est à construire une immense aluminerie en Arabie saoudite qui désire se lancer dans la production massive d’aluminium, grâce à ses ressources pétrolières et gazières et à la présence de bauxite dans son sous-sol.
Si nous ne voulons pas voir les usines fermer les unes après les autres, nous devons nous sensibiliser à ces « attaques » de produits issus de la pollution industrielle hors de nos frontières.
Comme il est maintenant facile, grâce aux experts en climatologie, de localiser les pays ou les régions qui polluent chez leurs voisins, les lois devraient s’orienter vers des recours collectifs contre ces pollueurs. De plus, comme il y a peu à faire pour fixer des prix qui tiennent compte des produits propres et des produits issus d’industries massives polluantes, pourquoi ne pas demander aux Nations Unies de réglementer pour que les pays qui construisent des centrales polluantes ne puissent pas ériger de hautes cheminées qui transportent leur pollution chez leurs voisins ? Il y a là un bon argument.