
Giselle Webber n’a pas fini d’étonner le Québec avec son nouveau groupe Orkestar Kriminal. Cette native d’Halifax s’est d’abord fait connaître au sein du groupe rock The Hot Springs. Elle a quitté la formation en disant qu’elle n’aimait pas vraiment le rock indépendant et qu’elle n’en écoutait même pas. Elle a ensuite fait du hip hop sous le nom de Giselle Numba One, puis a fondé un collectif de musique française à l’ancienne, Gigi French, en déclarant qu’elle en avait marre de tourner au Canada, et voulait être invitée en France pour bien boire et bien manger. Puis, Giselle est devenue Boy Underwear, chanteuse folk anglophone qui se produit seule à la guitare, vêtue d’un slip pour homme. Cette fois, l’excentrique chanteuse a invité quelques-uns de ses amis à former un groupe de musique de voleurs, juste à temps pour s’inscrire au festival Pop Montréal, et ainsi obtenir des entrées gratuites. Orkestar Kriminal joue des pièces choisies dans le grand répertoire des chansons de gangsters des années 1920-1930, dont Giselle raffole. La belle y chante en « ganoviioshn », la langue des voleurs dérivée du yiddish, mais aussi en grec et en danois, accompagnée d’une fanfare qui joue, bien et croche à la fois, des rythmes asymétriques qui renvoient directement à l’univers des gitans. Ce n’est vraiment pas un énième groupe qui joue les tziganes délavés. Ici, on se rapproche de la vraie affaire, celle de la route, du risque et de l’envoûtement. Zontani ! L’Bin ! Levende ! est un EP (extended play) de cinq chansons, enregistré en spectacle à La Sala Rossa avec seulement 3 micros. On sent que Giselle recherche l’énergie brute et qu’elle a horreur des trucs léchés dont on nous inonde par les temps qui courent. La musique vivante et indisciplinée existe encore !