Champ libre

Quand les langues claquent

Par Stéphanie Pelletier le 2012/12
Champ libre

Quand les langues claquent

Par Stéphanie Pelletier le 2012/12

La ligue de slam de Rimouski a amorcé cet automne sa troisième saison comme membre de la ligue québécoise de slam. Depuis sa création par le « slamestre » Soliel Perreault, l’engouement local pour l’événement n’a cessé de grandir, autant du côté des participants que des spectateurs. Il faut dire que, grâce au programme en Arts et lettres du Cégep de Rimouski et au baccalauréat en création littéraire de l’UQAR, la ville est un terreau fertile pour les représentations à saveur littéraire. Mais au-delà de ce fait, d’où vient donc cette passion du slam qui grandit de plus en plus un peu partout au Québec ? La réponse à cette question tient dans son accessibilité.

Lorsque Marc Kelly Smith a créé les soirées slam il y a de cela plus de 25 ans au Green Mill à Chicago, il en avait marre de ces soirées de poésie où les poètes se retrouvaient entre eux pour réciter leurs vers d’une voix monotone. Il a donc imaginé un spectacle où la poésie, mais surtout la qualité de son interprétation seraient à l’honneur. Pour que le public se sente interpellé, il en a fait un concours dont les règles sont à la fois très strictes et très simples : des textes d’une durée maximale de trois minutes, interprétés par leur auteur sans accessoires, ni musique. Les seuls instruments du slameur : son corps, son cerveau et son authenticité. Pour évaluer les performances offertes, cinq juges sont choisis au hasard dans le public, lui donnant symboliquement la parole en offrande.

Lors des soirées slam à la brasserie artisanale Le Bien, le Malt, l’ambiance est survoltée, le public réagit et les juges se font parfois huer s’ils sont trop sévères. Le slam est un art brut et revendicateur. Il offre une totale liberté d’expression à ceux qui le pratiquent. C’est un haut lieu de partage et de brassage d’idées.

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