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Prolongement de l’autoroute 20 entre Trois-Pistoles et Le Bic

Par Jean Munro le 2012/08
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Prolongement de l’autoroute 20 entre Trois-Pistoles et Le Bic

Par Jean Munro le 2012/08

Transparence, éthique et cohérence ne sont pas du luxe lorsque l’on parle d’aménagement du territoire. C’est ce que les représentants du Regroupement citoyen pour la protection du territoire Bic/Saint-Fabien ont rappelé récemment au directeur de la division Environnement du ministère des Transports du Québec (MTQ), désormais responsable de l’examen préliminaire des tracés possibles pour une future autoroute entre Trois-Pistoles et Le Bic.

Rappelons qu’à l’automne 2011, la direction régionale du MTQ s’était vue retirer le dossier, suite à la révélation d’apparence de conflits d’intérêts dans l’évaluation environnementale du tracé de l’autoroute. En fait, les dirigeants d’alors avaient opté pour un tracé privilégié, négligeant l’étude des autres axes possibles, une approche qui avait soulevé beaucoup d’opposition de la part des citoyens venus assister aux rencontres avec le Ministère.

Devant la préoccupation fort légitime du directeur de l’Environnement d’assurer par des rencontres avec les élus et les intervenants un consensus social dans le processus et dans le choix éventuel d’un tracé, le Regroupement citoyen fait remarquer que la démarche en cours ne devrait pas être seulement ni principalement une question d’opinion. La région possède déjà des balises quant aux valeurs qui devraient orienter son développement, valeurs clairement identifiées dans le Schéma d’aménagement de la MRC Rimouski-Neigette adopté par le Conseil des maires le 25 novembre 2009. C’est sur cette base que s’appuie la position du Regroupement citoyen ainsi que sur l’étude des paysages du Bas-Saint-Laurent, produite par Ruralys et commandée par la CRÉ du Bas-Saint-Laurent. Elle s’appuie enfin sur les orientations récentes de la Ville de Rimouski pour un urbanisme plus humain.

Dans cette optique, il est important de rappeler que des éléments propres au territoire concerné par ce projet doivent être pris en compte pour qu’une réflexion intelligente puisse émerger. Ainsi, on ne peut négliger la valeur des paysages, l’importance des terres agricoles, la qualité de vie des résidents, le cadre « villageois » du Bic et de Saint-Fabien, le lien cohérent entre les rangs et les villages. Bien des erreurs ont été commises par le passé faute d’avoir pris en compte ces éléments en apparence moins tangibles mais au final si fondamentaux pour les résidents d’un territoire et, par ricochet, pour son développement cohérent et durable. On peut se demander si aujourd’hui nous reconstruirions un boulevard sur le bord de l’eau comme cela s’est fait à Rimouski il y a plusieurs années… On peut penser que non.

Nous apprenons que l’étude tiendra compte des données déjà accumulées, mais se fera en comparant quatre grands axes possibles, les précédents axes sud, centre et nord, en y ajoutant un axe supplémentaire, soit une 132 améliorée. La comparaison entre les tracés se fera simultanément sur les quatre axes en utilisant les mêmes critères : comparons des pommes avec des pommes. Une approche défendable très différente de ce qu’on a connu jusqu’ici. Le Regroupement citoyen avait en effet demandé à toutes les rencontres que l’étude environnementale prenne une direction plus scientifique qu’intuitive.

Le travail à faire par le MTQ est considérable : rétablir le lien de confiance avec les citoyens et définir de manière cohérente une approche qui reconnaisse la complexité du territoire concerné.

À la suite de la rencontre avec le directeur du projet et en dépit d’une compréhension certaine de part et d’autre, le Regroupement demeure très vigilant. Même si les éléments évoqués tels que l’agriculture, les paysages et la qualité de vie sont partagés, rien ne garantit pour l’instant la manière dont ils seront pris en compte lors de l’analyse du dossier. C’est pourquoi le Regroupement demande au Ministère de faire connaître à l’avance et par écrit les critères, paramètres ou balises de comparaison qui seront appliqués entre les différents axes examinés ainsi que le poids que chacun de ces paramètres prendra dans l’analyse. Connaître à l’avance de part et d’autre – population et Ministère – les prémisses du jugement qui sera porté constitue le test véritable de la transparence.

Jean Munro
Pour le regroupement citoyen pour
la protection du territoire Bic/Saint-Fabien
Juin 2012

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ENTREVUE AVEC MATHIEU GAUDET