Le prolifique auteur Jean-François Beauchemin signait en février dernier, son quatorzième roman, Le hasard et la volonté, chez Québec Amérique. Encore une fois, l’écrivain de Drummondville propose un ouvrage philosophique, à la limite du journal intime. Beauchemin fait le récit d’un homme condamné à mort qui jette sur papier ses réflexions touchant à la fois l’amour, l’amitié, la mort et la religion. L’alter ego de l’auteur, aussi nommé Jean-François Beauchemin, réfléchit tout en lettres sur les rapports qu’il entretient avec son corps, son âme et Dieu, des préoccupations qui font directement écho à celles de l’écrivain athée et qui reviennent à outrance dans ses romans. Certes, le personnage baigne dans une situation extrême face à la mort, et ce choix dramatique semble être un prétexte peu subtil et nécessaire pour mettre en scène une profonde introspection. Dès les premières pages du roman, le style s’avère très lourd et dense. Le lecteur doit s’armer de concentration et de détermination pour plonger dans cet univers parfois hermétique créé par l’auteur qui « ne voit pas tellement l’intérêt d’ajouter une histoire de plus à toutes celles qui se publient chaque année ». Pour Beauchemin, la littérature doit avant tout être le reflet de sa pensée, de sa vie. Somme toute, le roman invite le lecteur à se replonger en lui-même et à réfléchir à son propre destin. L’auteur maîtrise bien cette veine philosophique, mais la profondeur et l’intimité de ses écrits rendent parfois son œuvre atone et opaque.