Ayant la chance d’avoir le mot de fermeture, nous voulons en profiter pour parler des « dessous » du Forum social mondial. Au-delà des conférences, des tables rondes, l’événement nous a permis de rencontrer des personnes d’ici et d’ailleurs. Par le biais des chapiteaux où se trouvaient les organismes, nous pouvions discuter avec les représentants sans nous soucier du temps, puisqu’ici, on ne lui court pas après, on le prend et on le savoure. Ceci nous donna l’occasion de discuter de sujet tels la souveraineté alimentaire, la condition des femmes dans le monde, l’impact de la religion, la dette des pays du Sud, la révolution arabe… Ce sont des sujets dont on entend parler également chez nous, mais de pouvoir les partager avec des gens de plusieurs endroits de par le monde nous permet de comprendre que nos luttes ne sont pas isolées. Le Forum est une plateforme stimulante pour permettre la réflexion et la convergence de nos actions afin que la société civile mondiale puisse prendre conscience de son réel rapport force.
Le Forum ne s’arrête pas qu’aux conférences, mais également à l’ensemble des rencontres, à l’intérieur comme à l’extérieur du site. Nos enrichissements proviennent des gens qui nous ont accueillis et qui ont pris le temps de nous faire sentir comme chez nous à l’autre bout du monde. Quoi de mieux pour comprendre la famille que d’y être intégré autour d’un thiéboudjiene (plat sénégalais fait de riz et de poisson) ou de discuter avec les vieux, ces bibliothèques vivantes, comme ils aiment tant les appeler. La teranga sénégalaise n’est pas un mythe, elle fut maintenue tout au long de notre séjour. Tu cherches ton chemin? Plutôt que de te l’indiquer, ils t’y amèneront par la main. En tant que Québécois, leur serviabilité est inspirante. Nous ne sommes pas habitués à un accueil aussi chaleureux qui se fait en toute humilité. Nous avons eu la chance de partager nos vécus, nos réalités, et ce, en toute authenticité.
Ils nous offrent l’hospitalité, se soucient de nous sans même qu’on ne leur ait demandé quoi que ce soit. Réciproquement, il suffira de quelques minutes avec quelqu’un pour déjà être son frère et avoir gagné son respect.
Ce ne sont pas que de simples visages rencontrés, nous avons maintenant une « famille élastique » comme on dit ici, au Sénégal. C’est pourquoi nous voulons prendre le temps de remercier tous ceux et celles que nous avons rencontrés. Sincèrement, jerefej (merci en wolof).
C’est à reculons et sous le dernier chant de l’Imam que nous quittons ce peuple magnifique. Maintenant les contacts établis, nous espérons tous pouvoir revenir vivre la magie de l’endroit… inch’Allah!