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Demain, il fera jour!

Par Ludovic Landry Johnson le 2011/02
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Demain, il fera jour!

Par Ludovic Landry Johnson le 2011/02

Avant dernier jour du Forum social mondial 2011 de Dakar.

Le cœur gros et la tête pleine d’idées et de réflexions de toutes sortes, nous entamons avec nostalgie nos derniers moments. Comme à l’habitude, pour bien s’imprégner de notre nouvelle terre d’accueil, nous prenons notre temps pour se rendre à l’Université Cheik Anta Diop. Aujourd’hui, nous avons un objectif bien précis en tête : assister à l’assemblée de convergence des mouvements sociaux. Les ateliers autogérés qui ont animés le Forum sont maintenant terminés et ils laissent place à la mise en commun des diverses idées qui ont émergées au cours de la semaine. Bien que nous ne sachions pas précisément ce que nous allions découvrir, nous étions tous et toutes inspirés par cette idée de rassemblement et de convergence.

UCAD II, le grand amphithéâtre.

Nos yeux se posent finalement sur l’affiche indiquant l’endroit ou nous devons nous rendre pour assister à cet évènement. Nous nous retrouvons dans une immense salle de cours, habituellement occupée par des milliers d’étudiants qui tentent d’assimiler le maximum de matière donnée par le professeur, et ce, malgré des conditions plus ou moins favorables à l’apprentissage. Devant nous, une foule impressionnante a le regard rivé sur la scène, absorbée par les banderoles colorées qui portent des messages très revendicateurs. Dès notre entrée, une vague de fébrilité nous remplit le cœur et l’esprit.

L’événement débute avec un appel à la révolution lancé par un groupe de jeunes sénégalais à bout de souffle, inquiets de leur avenir. Afin de revendiquer leur droit à l’éducation, ces finissants, qui n’ont pas accès à l’université, ont débuté hier une grève de la faim, laissant au gouvernement 3 jours pour entendre leur voix et agir. Inspirés par leurs voisins maghrébins, ces jeunes ont su nous faire ressentir leur désespoir en évoquant la révolte populaire et l’immolation, dans le cas ou leur situation peu motivante perdurerait. Sous ces mots lourds de sens, les réactions furent diverses : certains versèrent des larmes, d’autres bondirent de leur sièges le poing levé, solidairement, tandis que d’autres étaient tout simplement béats, sous le choc. Quoi qu’il en soit, une seule et unique question ne cessait de tourner dans nos têtes : sommes-nous réellement rendus à une étape ou la violence contre soi-même représente le moyen ultime pour se faire entendre?

Viva la revolucion!

L’assemblée de convergence des mouvements sociaux a continué dans un véritable climat d’euphorie et d’une levée générale en faveur de la révolution et de l’anéantissement du capitalisme, coûte que coûte. Malgré l’absence d’une piste d’action-miracle, que tous et chacun présents auraient voulu applaudir avec une intensité inimaginable, la force du nombre a su nous remémorer que l’autre monde, celui auquel nous aspirons, se construit au quotidien, par les actions collectives que nous menons et les choix individuels que nous effectuons. Autrement dit, LA stratégie que nous attendons tous avec impatience se trouve à l’intérieur de nous. Il faut continuer à croire, à résister et à lutter.

Musique, quand tu nous rassembles!

La soirée s’est déroulée sur une note un peu plus légère, quoi que tout autant engagée. Comme un participant du Forum la mentionné, la révolution et les festivités sont indissociables. Le hip-hop, la musique traditionnelle marocaine et malienne ainsi que les étudiants sénégalais survoltés par la présence de Youssou N’Dour ont sus nous faire vibrer. Au rythme de l’Afrique, nous étions là, partie intégrante de la grande famille qui festoyait sous les paroles poignantes des artistes.

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