Le 24 mai dernier, la municipalité de Saint-Charles-Garnier a reçu le prix de la municipalité de la résistance 2010, lors de la cinquième édition de la journée de la résistance.
En septembre prochain, cette municipalité du haut-pays de la Mitis qui fête cette année ses 75 ans se verra privée de services éducatifs, faute d’élèves. Une réalité que partagent d’autres petites localités de l’Est du Québec. Cette journée a été l’occasion de mettre en présence des élus et des citoyens de différentes municipalités venus témoigner leur solidarité. Yvan Côté, maire de Sainte-Paule, sacrée municipalité de la résistance 2008, était présent.
Une réalité partagée
Ce n’est pas nouveau que l’on menace de fermer des écoles en milieu rural. La baisse du nombre d’élèves et une tendance à la rationalisation et à la centralisation des services ont peu à peu mené à la fermeture d’un certain nombre d’écoles au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie au cour des vingt dernières années.
En 1998, Sainte-Paule a développé un projet d’école verte afin d’assurer la survie de l’école Val-Joubert. « La solution que nous avions trouvée à l’époque était d’accueillir des enfants de la Matanie qui avaient le goût de vivre une autre école », explique Yvan Côté. Une initiative qui a été reçue avec enthousiasme par le milieu et est vite devenue un modèle pour les autres municipalités.
Aujourd’hui, Sainte-Paule se trouve malheureusement confrontée à la même réalité que Sainte-Charles-Garnier. Le nombre d’élèves inscrits pour l’automne étant insuffisant, l’école primaire n’ouvrira pas ses portes à la rentrée prochaine et pourrait voir son permis révoqué en 2011. « La Commission scolaire n’a pas pris le projet sous son aile pour en assurer le maintien. Elle a laissé les parents faire la promotion du programme et le recrutement des élèves. Ce sont des bénévoles qui ont tenu le projet à bout de bras pendant douze ans. Et ces douze ans ont été de belles années pour ceux qui y ont travaillé et pour les jeunes qui ont étudié à Val-Joubert. »
Repenser l’école
Le maire de Sainte-Paule croit qu’il faut miser sur la réussite scolaire et les bienfaits que peuvent apporter les écoles de village aux élèves. « On pourrait, par exemple, demander aux élèves de se choisir une école à l’extérieur de la ville pour une année. Ça permettrait à des jeunes de découvrir notre territoire, de le vivre autrement. »
Mais pour ce faire, les différents acteurs doivent s’asseoir ensemble pour discuter d’une vision commune de l’occupation du territoire et prendre des mesures concrètes pour assurer la relance des écoles rurales du territoire : « Il y a des pistes de solutions, mais dans un premier temps, il faut que la Commission scolaire mette sur pied un comité de relance. L’occupation du territoire, c’est aussi l’habitation du territoire. » En définitive, il faut repenser l’école.