En 2010, une fois de plus, nous, les militantes de la Marche mondiale des femmes (MMF ) sur les cinq continents, nous serons en marche. Nous marcherons pour afficher notre persévérance et notre force en tant que collectif de femmes rassemblant des expériences, des cultures politiques et des origines
ethniques diverses, tout en ayant une identité et un objectif commun : surmonter l’ordre actuel injuste qui entraine la violence et la pauvreté et construire un monde basé sur la paix, la justice, l’égalité, la liberté et la solidarité. Nous nous mobilisons de nouveau pour une quatrième fois depuis 1995, avec en tête une vision alternative du monde et des revendications tatouées sur nos coeurs. Nous marcherons avec toutes les forces qui sont les nôtres : créativité, détermination et sens de la solidarité.
Nous marcherons en solidarité avec les femmes qui n’ont pas la liberté de le faire, à cause de la guerre ou des conflits armés. Nous marcherons pour réclamer nos droits. Nous marcherons pour résister à ceux qui veulent supprimer les droits déjà conquis au cours de nos luttes contre l’offensive des fondamentalistes religieux et des secteurs conservateurs de la société et de l’Etat. Nous serons en marche pour le monde que nous désirons : un monde dans lequel l’autonomie, l’autodétermination et la solidarité sont les piliers de l’organisation de nos sociétés.
Nous marcherons dans la lutte contre la marchandisation de nos vies, sexualité et corps. Nous ne sommes pas des objets à acheter ou à vendre. Nous nous refusons à être traitées comme des morceaux de viande par le trafic, les industries pornographiques et publicitaires. Nous n’acceptons pas la violence à la maison ou dans nos lieux de travail. Nous serons en marche jusqu’à ce que toutes les femmes puissent vivre sans subir des actes ou des menaces de violence.
Nous marcherons pour dénoncer le système capitaliste, sexiste, raciste et homophobe, qui exploite le travail quotidien reproductif et productif des femmes, tout en concentrant les richesses dans les mains de quelques-uns. Nous demandons que le principe de salaire égal à travail égal soit reconnu ; nous demandons un salaire minimum juste, la réorganisation et la distribution des tâches qui assurent la vie et la continuité de la vie et la sécurité sociale, sans aucun type de discrimination. Nous serons en marche jusqu’à ce que toutes les femmes aient leur autonomie économique.
Nous marcherons pour la fin immédiate des conflits armés et de l’utilisation du corps des femmes comme butin de guerre. Nous marcherons pour dénoncer les intérêts économiques qui se dissimulent derrière les conflits – le contrôle des ressources naturelles et des peuples, les bénéfices de l’industrie d’armement. Nous serons en marche jusqu’à ce que les femmes soient reconnues et valorisées en tant que protagonistes des processus de paix, de reconstruction et de maintien de la paix dans leur propre pays.
Nous marcherons pour lutter contre la privatisation des ressources naturelles et des services publics. Nous marcherons pour la souveraineté alimentaire et énergétique, contre la destruction et le contrôle de nos territoires, et contre les fausses solutions apportées au changement climatique. Nous serons en marche jusqu’à ce que notre droit à la santé, à l’éducation, à l’eau potable, à l’assainissement, à la terre, au logement et à l’autonomie en terme de semences traditionnelles aient été obtenu.
Le 8 mars seront lancées les revendications que nous portons, chacune associée à un champ d’action, s’adressant au gouvernement du Québec ou du Canada. Du 8 mars au 17 octobre, nos gouvernements auront à prendre leurs responsabilités face à nos demandes et nous les questionnerons. Le grand rassemblement du 17 octobre sera l’occasion de faire le point sur nos avancées.
JOIGNEZ-VOUS À NOTRE ACTION !
La troisième action internationale de la Marche mondiale des femmes (MMF) sera axée sur deux moments principaux :
Le 8 mars aura lieu le lancement des revendications. Nous vous les ferons connaître lors d’une conférence de presse régionale organisée à Rimouski, et des lancements locaux auront lieu dans chacune des MRC.
Du 12 au 17 octobre, des marches et diverses actions auront lieu au Québec et à travers le monde. Elles culmineront par l’arrivée des marcheuses et militantes de la province à Rimouski, dans le Bas-Saint-Laurent. Un grand rassemblement aura lieu au Parc Beauséjour lors de la journée du 17 octobre, Journée internationale du refus de la misère.
POUR VOUS IMPLIQUER :
Contactez Suzanne Tremblay
suzanne.tremblay@femmes-bsl.qc.ca
418.556.9534
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CINQ CHAMPS D’ACTION
MESURES URGENTES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ
Nous défendons l’accès de toutes les travailleuses et travailleurs aux droits, à la justice, à la sécurité sociale et à l’égalité salariale, de même qu’à un salaire minimum juste, dans le monde entier, sans discriminations aucunes. L’autonomie économique des femmes se réfère à leur capacité à pourvoir elles-mêmes à leurs besoins ainsi qu’à ceux des personnes qui dépendent d’elles, et à décider de la meilleure façon d’y parvenir. Dans ce sens, l’autonomie économique est une notion plus large que l’autonomie financière, dans la mesure où elle comprend aussi l’accès à la sécurité sociale et aux services.
BIEN COMMUN ET ACCÈS AUX RESSOURCES
Nous luttons contre la privatisation de la nature et des services publics. Nous défendons le principe de souveraineté alimentaire, le droit à la santé, l’éducation, l’eau potable et à l’assainissement. Le bien commun représente des « biens » spécifiques que tous (ou presque tous) les membres d’une communauté déterminée partagent et qui leur apportent des bénéfices. Il s’agit des besoins fondamentaux pour une vie digne tels que la nourriture, l’eau, la terre, le logement, les connaissances et l’accès aux services publics (éducation, santé, énergie, etc.).
VIOLENCE ENVERS LES FEMMES COMME OUTIL DE CONTRÔLE DU CORPS DES FEMMES
Nous combattons la violence en réalisant des actions de sensibilisation de la société, en menant des actions conjointes avec d’autres mouvements sociaux et en élaborant des revendications auprès de l’État. Nous voulons comprendre les causes de la violence envers les femmes, comment elle se manifeste, et rendre visibles toutes les formes de résistance des femmes face à la violence sexiste. La violence envers les femmes est structurelle. Il s’agit d’une caractéristique inhérente au système patriarcal et capitaliste dont les hommes, les groupes d’hommes, les institutions patriarcales et les États se servent pour contrôler la vie, le corps et la sexualité des femmes. Bien que la violence touche les femmes en tant que groupe social, il faut comprendre ses différentes formes, l’époque où elle a lieu et les raisons qui l’engendrent, car chacune des violences commises est insérée dans un contexte différent.
PAIX ET DÉMILITARISATION
Nous cherchons à mettre en évidence la complexité des causes des guerres, comme le contrôle du corps et de la vie des femmes, la manipulation des conflits ethniques et religieux, l’exploitation des ressources naturelles et les intérêts de l’industrie de l’armement. Nous dénonçons les violences dont sont victimes les femmes perpétrées par les armées et/ou groupes militaires, et par leur communauté, en particulier les hommes, qui les rejettent et les culpabilisent ensuite pour les violences subies. La guerre, les conflits et la militarisation sont des expressions de la violence devenue naturelle dans les systèmes patriarcaux et capitalistes et des moyens mis en oeuvre par ceux-ci pour maintenir leur domination.
DROITS DES FEMMES AUTOCHTONES
Nous porterons également une revendication pour défendre les droits des femmes autochtones. Cette revendication a été soumise à la CQMMF par Femmes autochtones du Québec (www.faq-qnw.org). En solidarité avec nos soeurs des différentes nations autochtones, nous marcherons pour que le Canada signe la déclaration internationale sur les droits des peuples autochtones et mette en oeuvre les droits qui y sont contenus avec une attention particulière sur les droits des femmes et des enfants autochtones.
Source : Site web international de la Marche mondiale
des femmes (www.marchemondialedesfemmes.org)