Champ libre

Le territoire et l’espace à travers différentes pratiques

Par Nicolas Petel-Rochette le 2009/09
Champ libre

Le territoire et l’espace à travers différentes pratiques

Par Nicolas Petel-Rochette le 2009/09

La rentrée culturelle en arts visuels s’annonce chargée. Plusieurs expositions et événements seront présentés dans les différents centres d’artistes et musées de la région, couvrant un large spectre de médiums et de pratiques. Les thèmes du territoire, de l’espace et de l’habité occupent une place importante dans la programmation automnale, ainsi que les pratiques hybrides explorant des ambiances inédites. Faisons un bref tour d’horizon des expositions à venir.

Le Musée régional de Rimouski présente jusqu’au 20 septembre Les 100 ans de Desjardins à Rimouski, une exposition rappelant les grands moments de cette institution financière fondée en 1908 qui a marqué l’histoire de Rimouski. Du 24 septembre au 15 novembre, on pourra voir l’exposition de la photographe Éliane Excoffier. L’artiste explore le corps féminin par la mise en image de la sensualité et de la gestuelle à l’aide d’appareils anciens, et pose l’épineuse question de la manipulation des images. Il sera ensuite possible de revisiter la région par le biais des photographies de Michel Dompierre, avec Territoires et rencontres, présentées à compter du 1er novembre.

Les amateurs de nouveaux médiums et d’art engagé sont conviés au centre d’artistes Caravansérail, dès le 12 septembre, pour découvrir la nouvelle programmation qui débute avec l’exposition Scènes de genres, étude no 2 de Jacynthe Carrier et le lancement du livre Débâtir la ville de Marie-Hélène Leblanc et Ève Breton-Roy.

Présentée jusqu’au 17 octobre, Scènes de genres traite du territoire, de notre façon de l’habiter et des effets que l’humain peut avoir sur sa composition, ses reliefs, ses particularités. Carrier aborde ce sujet en l’affrontant par l’intermédiaire de mises en scène toujours indirectes qui permettent de se confronter au laissé de côté. C’est ainsi qu’elle se propose d’investir les activités humaines, par ce qu’on abandonne normalement lorsqu’on traite du territoire.

Débâtir la ville est né au centre Sagamie de la collaboration de deux artistes, Leblanc à l’écrit et Breton-Roy aux illustrations, qui ont uni leurs efforts afin de porter à un autre niveau l’imbrication entre le corps et le lieu qu’il habite. Ce livre, dans la lignée des expositions de Dompierre et Carrier, traite de l’espace, mais par le biais cette fois du point de vue de l’artiste, de sa conscience de lui-même à travers la configuration de ce qui constitue son extériorité.

L’Espace F propose l’installation photo/audio Fréquences urbaines de Karine Côté jusqu’au 20 septembre. L’artiste d’Alma nous entraîne dans un monde hybride qui s’appuie sur la transposition d’éléments lumineux tirés de paysages nocturnes en « empreintes auditives », ensuite utilisées comme base de création pour les œuvres sonores. Elle compte parmi ses collaborateurs Philippe Aubert-Gauthier, Erick D’Orion, Barah Héon-Morissette, Robert Pelletier et Guillaume Thibert.

La Galerie d’art de Matane présente du 3 septembre au 18 octobre l’exposition Dérives et autres vertiges de Lorraine Dagenais. L’artiste explore le lien entre l’individu et la nature sur fond de confrontation entre les éléments et restitue aux paysages leur caractère indomptable et d’étrangeté. Elle y combine différents médiums, dont la peinture et le moulage de feuilles de bois, afin de réinvestir les notions de paysage et d’espace. Une exposition paisible pour les amoureux de la matière.

Le centre d’artistes Vaste et Vague de Carleton-sur-Mer accueille l’artiste d’origine allemande Stephan Weitzel dans le cadre d’une résidence en installation/dessin. Il sera d’ailleurs possible de le rencontrer et d’échanger avec lui alors qu’il travaillera à partir d’un point de vue délibérément hétérogène à la réalité québécoise. En effet, il souhaite investir un concept allemand intraduisible afin de confronter les réalités et les rapports à la terre. En allemand, heimat fait référence à la notion de pays natal, à l’origine, aux ancêtres, mais également au chez soi, à l’inclusion dans un groupe, au partage d’un quotidien et d’une réalité. Il implique aussi la richesse de la langue, des accents et des dialectes comme porteuse d’une identité, créatrice d’une appartenance.

Pendant les deux phases de son projet (préexposition et dialogue en cours de création), Weitzel sera appelé à investir son milieu en faisant participer les habitants de la municipalité. C’est ainsi qu’il souhaite faire émerger le résultat d’une collaboration, de ce travail sur l’identité dans la différence et la confrontation pacifique des visions. Les médiums utilisés seront également très diversifiés. Il est à prévoir la présentation de dessins, de sérigraphies, de textes, de photographies, de vidéos et d’une installation in situ. Cette résidence d’artiste se poursuit au centre Vaste et Vague jusqu’au 26 septembre.

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