Environnement

Bal des rivières

Par La rédaction le 2009/01
Environnement

Bal des rivières

Par La rédaction le 2009/01

Le dossier de la Romaine est peu rassurant et même inquiétant. Que nous réserve la relance des barrages?

Le BAPE se joue nettement en vase clos. Ouste! les indésirables prônant la démocratie, la transparence, le droit légitime des citoyens à l’information! Le sort de notre patrimoine naturel collectif se joue entre ceux qui peuvent en tirer profit sans trop se soucier des impacts sociaux, écologiques et autres. Pourquoi ne pas rendre des comptes à la population et l’informer clairement au lieu de la rassurer en lui disant qu’il n’y a aucun risque? Des risques, il y en a eu et il y en aura toujours. C’est ce que la population a le droit de savoir et doit savoir avant de donner un accord favorable ou non à un projet qui aura des retombées et des impacts à long terme pour l’ensemble du Québec. Les rivières sont irremplaçables. Qui écopera de la facture, au bout du compte, s’il y a des bris, des dépassements de coûts, des catastrophes ou des dégâts écologiques?

La communauté à proximité devra vivre avec les conséquences de ces choix et aussi la population du Québec puisqu’il s’agit d’un projet ayant des répercussions majeures pour l’ensemble du territoire. Cette énergie est-elle vraiment nécessaire au bien-être du Québec alors qu’on prône l’économie? N’y a-t-il pas des surplus d’énergie? Avec la crise économique actuelle et les changements climatiques, le jeu des transactions en vaut-il vraiment la peine?

Le gaspillage des ressources, les habituels dépassements de coûts des projets, des redevances non respectées sont envisageables. Il est difficile de prévoir les retombées si les rivières ont des débits plus restreints que prévu, entre autres à cause des changements climatiques. Les ententes entre Hydro-Québec et les promoteurs seront-elles vraiment respectées? Je pense aux dossiers du bois, des éoliennes, de l’eau, etc. où les lois du marché sont assez aléatoires avec l’Aléna entre autres.

Récemment, on annonçait une relance à la suite de la levée du moratoire sur les petites centrales. La majestueuse Romaine est favorite pour ouvrir le bal et laisse entrevoir des lendemains sombres pour ses consœurs de moins grandes lignées. Encore une fois, les clauses secrètes émergent, les explications peu convaincantes et les présentations cousues de fil blanc offertes par les grandes sociétés sont peu rassurantes pour ce qui a filtré des poussières d’information échappées au contrôle.

La mise en scène n’a vraisemblablement pas été renouvelée depuis le moratoire.

Démocratie, vous dites? Ce manque de transparence notoire dénote clairement qu’il y a complot dans le royaume. Pourquoi cacher la vérité si tout est si pur et si limpide? Pourquoi, une fois de plus, la loi du silence? Ce sont nos rivières, nos ressources et l’avenir de notre territoire qui sont en jeu.

Cet abus de pouvoir est inqualifiable de la part principalement d’une société d’État comme Hydro-Québec qui conclut des alliances avec les promoteurs.

La Romaine, une des dernières rivières intactes, doit-elle être sacrifiée? Doit-on aussi harnacher bon nombre de rivières pour des profits si peu prévisibles et ayant des faibles retombées pour les communautés locales avec les bouleversements climatiques actuels qui vont en s’accroissant? Peu de risques, vous dites?

Peut-on faire confiance à des audiences publiques tenues secrètes et qui ignorent la population de manière aussi cavalière?

Je doute fort que l’acceptabilité sociale soit respectée à ce nouveau bal des rivières.

MARIE-CLAUDE LECLERC
TROIS-PISTOLES

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