Le colloque de la FTQ Le vrai visage de l’éolien a permis d’entendre plusieurs intervenants de la région du Bas-Saint-Laurent. D’abord, une intervention de Roméo Bouchard, directeur de l’incontournable collectif Pour qui souffle le vent?, paru en 2007 aux éditions Écosociété. Il a particulièrement insisté sur l’importance de remettre en cause le modèle de développement tout en appuyant la nationalisation des projets éoliens.
Martin Gagnon, directeur général de la Coopérative de développement régional du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord, a montré que les projets de coopérative d’énergie éolienne permettent aux communautés locales d’agir dans un cadre et un processus qui visent un plus grand contrôle collectif du développement de la ressource éolienne. Comme certains l’ont souligné, ce modèle coopératif ne serait pas pour autant en contradiction avec la nationalisation de la ressource éolienne dans la mesure où H.-Q. en serait toujours le maître d’œuvre.
Les communications portant sur les aspects techniques des éoliennes ont pris une part importante. Sur cette question, les organisateurs du colloque ont fait appel à Adrian Ilinca, professeur en génie mécanique à l’UQAR, à Jean-Louis Chaumel, chercheur en énergie éolienne à l’UQAR, et à Alain Gouriou, ingénieur et expert en énergie éolienne en France et en Europe. Malgré plusieurs redondances, les conférences ont permis de mieux comprendre le fonctionnement des éoliennes, mais aussi le manque de suivi concernant leur entretien. Cela n’est pas sans inquiéter Adrian Ilinca qui a donné l’exemple du parc éolien Le Nordais, en Gaspésie, dont les éoliennes perdent une partie de leurs composantes, notamment les pales. Bref, comme l’ont souligné Ilinca et Chaumel, le manque d’entretien, un intérêt financier à court terme, des entreprises qui abandonnent le projet une fois qu’elles ont accumulé tous les profits, des normes de santé qui ne sont pas adaptées à l’industrie éolienne, tout cela forme en quelque sorte un cocktail qui était loin de rassurer les participants.
Gabriel Sainte-Marie, économiste et membre de la Chaire d’études socio-économiques de l’UQAM, a montré que les profits que retirent les promoteurs sont plus élevés que le laissent croire les sources les plus souvent citées.
Le Français Alain Gouriou nous a présenté un portrait de la production d’énergie éolienne en Europe qui est confrontée à plusieurs embûches technologiques. Mais il a tenu à préciser que plusieurs citoyens se mobilisent contre les projets de parcs éoliens au sein d’associations comme Vent de colère.